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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 23.1867

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Nr. 6
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Galichon, Émile: Les collections célèbres d'oeuvres d'art par M. Édouard Lièvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0587

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LES

COLLECTIONS CÉLÈBRES D'OEUVRES D'ART

PAR M. EDOUARD LIÈVRE

ntre toutes les belles publications d'art entreprises dans ces dernières
années, le livre des Collections célèbres^ par M. Édouard Lièvre, mé-
rite une place à part. Sorti de l'imprimerie justement renommée de
M. Claye, il est un de ces ouvrages, rares à notre époque, qui s'a-
dressent aux bibliophiles les plus délicats. Son beau papier de Hol-
lande qui n'a rien à redouter du temps, L'heureuse distribution do ses caractères
encadrés dans des marges bien proportionnées, ses charmantes lettres ornées, impri-
mées en couleurs variées, ses culs-de-lampe toujours en rapport avec le texte, suffi-
raient pour en faire un livre exceptionnel, alors même que de fines gravures, repro-
duisant les morceaux les plus précieux de nos grandes collections, n'accompagneraient
point les articles. Pour nous dire la fabrication et nous raconter l'histoire de ces objets
superbes, M. Lièvre s'est adressé aux hommes les plus compétents. C'est à MM. Pen-
guilly-L'Haridon et Édouard de Beaumont qu'il a été donné de parler des armes; à
MM. Jacquemart et de Longpérier, de l'art oriental; à MM. Sauzay et Adalbert de
Beaumont, de la céramique; à MM. d'Armaillé, Burty et Chesneau, des meubles; à
M. Mantz, de l'orfèvrerie; à MM. Barbet de Jouy et Darcel, des émaux, sans cependant
que, le cas échéant, il ait été interdit aux rédacteurs de faire une incursion sur le
domaine de leurs collègues. Avec de semblables guides, il y a profit et charme à feuil-
leter ces reproductions des chefs-d'œuvre de l'art décoratif qui composent le volume.
En examinant ces gravures fines et exactes qui donnent les plus menus détails des
pièces, les dates et les monogrammes relevés avec le soin le plus scrupuleux, le
savant aimera à entendre discourir ses confrères heureux de lui servir de cicérone, et
l'amateur se félicitera de posséder tout au moins l'image de l'objet qu'il a dû abandon-
ner à un compétiteur plus hardi. Quant au fabricant, qui s'efforce de faire revivre pour
la France les beaux siècles de la Grèce et de Rome, de Byzance et de Bagdad, de
Bruges et do Venise, il y trouvera une source féconde d'enseignement.

Comme do raison le xvie siècle a, dans ce recueil, la part du lion, et c'est justice.
Qui se plaindra de rencontrer dans un livre trop d'exemples du goût parfait avec lequel
 
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