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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 23.1867

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Nr. 1
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Mantz, Paul: Les beaux-arts à l'Exposition Universelle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0012

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

enivrant ! Au milieu des drapeaux fraternels qui flottent sur le monu-
ment où sont groupées toutes les créations du génie humain, vous avez cru
de loin voir flamboyer un grand mot : travail; une grande idée : ensei-
gnement. Approchez-vous, et regardez avec de meilleurs yeux : « Ici on
mange » , dit prosaïquement l'inscription lue de plus près. Et que de
gens attablés ! que de buveurs assidus à déguster les, boissons exotiques !
Rabelais et Jordaens souriraient à ces perspectives heureuses. L'aspect est
noble en effet : le temple que vous aviez rêvé n'est qu'une auberge.

Franchissons donc ce premier cercle; nosjoies sont ailleurs, et l'art nous
promet des ivresses plus saines. Les peintures, les dessins, les gravures,
les plans d'architectes, sont installés dans la dernière galerie tournante,
sans luxe, sans comfort, sauf dans la section anglaise qui est, comme on
pouvait s'y attendre, intelligemment disposée. Les statues sont groupées,
les unes dans le petit jardin central, les autres dans les secteurs con-
sacrés à chaque nation. Tous les tableaux, tous les marbres, ne sont pas
réunis d'ailleurs clans les galeries circulaires du bâtiment principal. Cette
géométrie n'ayant pas été du goût de tout le monde, des annexes ont dû
être consacrées aux œuvres envoyées par la Belgique, la Hollande, la
Suisse et la Bavière. Les productions de ces écoles occupent, dans le parc,
des pavillons spéciaux. Du reste, la géographie de l'exposition s'apprend
assez vite et, lorsqu'on relie par la pensée les éléments épars qui la con-
stituent, on peut se rendre compte de sa richesse et de l'intérêt considé-
rable qu'elle présente. Toute l'Europe est là, depuis la Finlande jusqu'à
Gibraltar, depuis la Tamise jusqu'au Volga ; les Républiques américaines,
l'Asie, l'Afrique et les îles lointaines de l'Océanie ont même envoyé quel-
ques peintures. Nous n'en demandons pas davantage. Le festin est suffi-
samment copieux ; un peu plus et ce serait trop.

Le résultat de ce grand concours était prévu par avance. L'école fran-
çaise, quoique décapitée de ses chefs glorieux, y tient le premier rang ;
par une fâcheuse aventure, l'Angleterre, si intéressante en 1855, semble
avoir un peu baissé ; la Belgique , la Hollande , la Suède , l'Allemagne,
sont, sauf quelques modifications qu'il conviendra d'indiquer, ce qu'elles
étaient il y a douze ans. La renaissance italienne, depuis longtemps
espérée, continue à se faire attendre ; mais l'Espagne paraît sortir de son
long silence, et nous pourrons saluer chez elle quelques peintres récem-
ment éclos. D'autres nations ont fait aussi des tentatives plus ou moins
heureuses, et nous aurons à juger leurs efforts, à y applaudir peut-être.

Il va sans dire que dans l'appréciation et la comparaison de ces di-
verses écoles on ne saurait apporter aucun étroit parti pris de nationalité
ou de race. Élargissez Dieu, disait Diderot ; élargissez la patrie, crie la
 
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