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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 23.1867

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Nr. 1
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Mantz, Paul: Les beaux-arts à l'Exposition Universelle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0033

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BEAUX-ARTS.

29

franchement moscovite. Ils marchent vers le spectateur, en lui montrant
de face leur visage jaune, maigre, lymphatique. La peinture de M. Péroff
n'est rien moins qu'opulente ; elle n'emploie pas beaucoup de couleur,
elle est plate et presque sèche. Mais chacun doit rester maître de ses pro-
cédés; ici l'indigence des méthodes n'empêche pas l'artiste d'exprimer
et de creuser sa pensée. La Troïka nous plaît fort, peut-être parce que
c'est un tableau absolument russe.

Quelques dessins, quelques aquarelles complètent cette exposition.
Nous avons remarqué un portrait de femme, dessiné au crayon noir, par
M. Litovtchenko et modelé avec un soin excessif, ainsi que les aquarelles,
parfois très-montées de ton et très-librement lavées, de M. Pierre Soko-
lofï. La Tarantas.se, le Vozok, représentent des scènes de voyage, en
hiver; rien n'est plus russe que ces véhicules d'une configuration étrange.
La vue de pareils instruments de locomotion disparaissant à demi sous
la neige suffit pour donner l'onglée. Mais tout n'est pas désolé à ce point
dans la froide Russie. Un aquarelliste très-habile, M. Sadovnikoff, nous
introduit dans le palais qu'un savant architecte, M. Bohnstedt, vient de
construire à Saint-Pétersbourg, pour Mme la comtesse de Chauveau-
iNarischkine. Ce qui doit nous intéresser surtout, c'est la vue intérieure
des appartements. Partout des fleurs, des tapis, des meubles somptueux,
partout le spectacle d'un luxe auprès duquel nos maisons les plus heu-
reuses prendraient un air de pauvreté. M. Sadovnikoff traite l'aquarelle
dans une manière facile, qui n'est pas celle d'Eugène Lami, et qui cepen-
dant y fait penser.

L'Exposition nous rend un service signalé; elle nous permet d'étudier
quelques-uns des sculpteurs russes, dont nous ne connaissions, le mois
dernier, ni le nom, ni le talent. Disons bien vite que ces maîtres n'ont
pas l'ombre d'originalité. Un des plus sérieux paraît être M. Victor
Brodzky. Il est membre de l'Académie de Saint-Pétersbourg, mais il
habite Rome; aussi expose-t-il à la fois avec les Russes et avec les Italiens,
dans la section des États du pape. Il taille savamment le marbre, mais il
ne sait pas le faire parler; je ne vois que convention académique, froide
habileté, grâce agréablement banale, dans son groupe, le Premier chu-
chotement de Vamour. La Psyché, de M. Alexandre von Bock, professeur
à l'Académie de Saint-Pétersbourg, est un morceau classique et glacé,
(les maîtres sont en retard de (renie ans sur le mouvement contemporain.
Les deux seuls sculpteurs russes qui se permettent un effort personnel
sont M. Lieberich, qui modèle timidement des animaux en bronze, et un
jeune homme; M. Kamensky, qui n'a encore sur son art que des données
incomplètes, mais qui, en poursuivant ses ét udes à Florence, pourra gran-
 
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