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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 23.1867

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Nr. 1
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Lenormant, François: L' antiquité à l'Exposition Universelle, 2: l'Égypte
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https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0036

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32 GAZETTE DES HEAUX-ARTS.

capitale. C'est de là que les Égyptiens rapportent le cheval, qui apparaît
seulement alors clans leurs sculptures, et qui semble leur avoir été aupa-
ravant inconnu.

Le plus grand des souverains de cet âge, et peut-être de toutes les
annales égyptiennes, est Thouthmès III, qui monte sur le trône après
une longue régence, dans laquelle sa sœur Hatasou avait fini par usur-
per entièrement le pouvoir. Les monuments de ce prince sont nombreux,
et d'un admirable style. Sous son règne, l'Égypte se présente à nous
comme l'arbitre de tout le monde alors civilisé. La vallée du haut Nil
obéit au sceptre des Pharaons presque jusqu'à l'équateur. En même
temps, des flottes égyptiennes s'emparent de l'île de Chypre, et, après
des combats sans cesse renouvelés pendant dix-huit ans, Thouthmès
soumet à ses armes toute l'Asie occidentale. « Sous ce règne glorieux, »
remarque M. Mariette, « l'Égypte, selon l'expression poétique du temps,
« pose ses frontières où il lui plaît, et son empire s'étend sur l'Abyssinie
« actuelle, le Soudan, la Nubie, l'Egypte proprement dite, la Syrie, la
« Mésopotamie, l'Irâk-Arabi, le Kurdistan et l'Arménie. » Sa puissance,
non plus que sa prospérité intérieure, ne déchoit pas sous les deux règnes
suivants, ceux de Thouthmès IV et d'Aménophis III, dont les monuments
sont aussi fort nombreux et de l'art le plus remarquable.

Après la mort d'Aménophis III se présente un des épisodes les plus
extraordinaires des annales pharaoniques. Aménophis, l'aîné des enfants
du roi, succède à son père. Mais ce prince, dont le Louvre possède une
statuette d'un merveilleux travail, et dont les traits, sur tous les monu-
ments, portent l'empreinte d'un idiotisme parfaitement caractérisé, se
laisse entièrement diriger par l'influence de sa mère, la reine Taïa, qui
paraît avoir été une personne tout à fait hors ligne et qui était sortie
d'une autre race que celle des Égyptiens. Il entreprend de détruire l'an-
cienne religion égyptienne pour y substituer le culte d'un dieu unique
adoré dans la splendeur du disque solaire, sous le nom d'Aten, que l'on
a comparé, non sans raison, à XAdonaï sémitique. Une persécution en
règle sévit dans tout l'empire: les temples des anciens dieux sont fermés,
et leurs figures, ainsi que leurs noms, sont partout effacés des monuments,
surtout la figure et le nom d'Ammon. Le roi lui-même change son nom,
qui contenait comme composante celui du dieu proscrit, et au lieu d'Amé-
nophis se fait appeler Chou-en-Aten, ce qui signifie : éclat du disque
solaire. Voulant rompre avec toutes les traditions de ses ancêtres, le roi
réformateur abandonne Thèbes et se bâtit une capitale dans une autre
partie de la haute Égypte, au lieu appelé aujourd'hui Tell-el-Amarna.
Les ruines de cette ville, délaissée après sa mort, nous ont conservé beau-
 
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