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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 23.1867

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Nr. 2
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Lenormant, François: L' antiquité à l'Exposition Universelle, 3: l'Égypte
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https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0158

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L'EGYPTE.

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furent les alentours immédiats des grandes pyramides de Gizeh et la
nécropole de Sakkarah, où il était assuré de rencontrer en grand nombre
les tombes memphites des premières époques. Le succès le plus brillant
couronna ses efforts et dépassa même les légitimes espérances que l'on
avait pu concevoir. On peut dire sans exagération rpie l'Egypte primitive
sortit tout entière de son tombeau.

Bien que passé au service d'un gouvernement étranger, notre savant
compatriote n'a jamais oublié son pays. Il est resté profondément fran-
çais, et il s'est toujours étudié à faire profiter la France du fruit de ses
travaux. Ses fouilles étaient à peine commencées qu'il obtenait du pacha
que le premier trophée, — et certes un des plus précieux, — en fût en-
voyé à notre musée du Louvre. C'est cette statuette d'un scribe accroupi,
si merveilleuse de vie et de réalité, que l'on admire au centre d'une des
salles égyptiennes du premier étage. Il n'a pas tenu à M. Mariette que la
France ne possédât à côté de cette figure un spécimen non moins remar-
quable de l'art architectural de la même époque. Mais l'inconcevable
incurie de notre administration, toutes les fois qu'il s'agit des intérêts de
l'art et de l'accroissement des collections nationales, a laissé perdre
l'occasion qu'il était parvenu à nous offrir. M. Mariette avait décidé Saïd-
Pacha à donner à la France un grand sarcophage de granit découvert
dans ses fouilles à Sakkarah, le plus beau que l'on ait jamais rencontré
parmi ces sarcophages en forme de petits temples de l'âge des premières
dynasties. Le monument fut transporté aux frais du vice-roi jusqu'à
Alexandrie, pour que le gouvernement français l'y fît embarquer. Il est
resté là quatre ans entiers, attendant toujours, sans que la France, qui a
chaque année de nombreux bâtiments de guerre dans les eaux du Levant,
qui avait spécialement alors une division navale tout entière en perma-
nence devant Beyrouth, trouvât le moyen d'envoyer un de ces bâtiments
pour l'enlever, sans que l'administration des musées parvînt du moins à
prendre sur son budget la somme assez médiocre qu'eût coûtée le trans-
port de ce monument sur un bateau des Messageries impériales. Le
vice-roi a fini par se lasser et par être justement blessé du peu de cas
que l'on faisait de son présent. Le sarcophage a été reporté au Caire, et
maintenant il fait l'un des plus beaux ornements du musée de Boulak.

M. Mariette a voulu compléter, par son exposition du Champ de Mars,
l'enseignement qui ressortait déjà de son scribe du Louvre et l'initiation
que cette ligure avait commencée pour tous ceux qui s'occupent de l'his-
toire de l'art. Ne pouvant apporter à Paris toutes les statues qui
peuplent les salles de son musée, obligé de faire un choix restreint, il a
donné la préférence aux œuvres de Y ancien empire, et c'est presque
 
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