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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 23.1867

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Nr. 3
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D'Adda, Girolamo: La gravure sur diamant: lettre à M. le directeur de la Gazette des beaux-arts à propos d'un article de M. Maxime du Camp
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https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0305

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LA GRAVURE SUR DIAMANT.

295

« interdum inaurabant. » Il n'y a donc rien que de fort naturel si un beau jour ii
s'est trouvé parmi celte légion de lapidaires un artiste plus tenace et mieux doué de
courage ou de patience que ses devanciers pour oser s'attaquer au diamant.

C'est ce qui est arrivé. Allacci, Morigia, Gorles et Pietrasanela, se copiant les uns
les autres, parlent de Jacopo da Trezzo comme de l'inventeur de cet art nouveau.
Kirkmann accepte sans réserve cette opinion dans son livre de Anulis, et s'exprime
ainsi : « Soli adamanti ob indomitam ut credebatur duritiem parcitum ; sed hic,
« quomodo vitiaretur nostra œtate reperisse Mediolanensem quemdam Jacobum
« Trecciam qui Philippi Hispaniarum régis gentilicia insignia adamanti summa arte
« insculpsit. » Mariette et Zani font pourtant leurs réserves. Ce dernier, tout en
épuisant pour le Trezzo son exagération élogieuse, puisqu'il l'appelle tout bonnement
un monstre de science et de talent, reporte pourtant avec Mariette à Clémente
Birago l'honneur de cette découverte. M. Charles Blanc, dans sa Grammaire des
Arts du dessin, se range aussi parmi les partisans du Birago. Notons ici, par paren-
thèse, que Bermudez et Frédéric Quillet [les Arts italiens en Espagne) l'appellent Vi-
rago, et que plusieurs auteurs français anciens et modernes en ont estropié le nom jus-
qu'à en faire Claude de Driaguc, erreur partagée dernièrement aussi par M. A. Chirac
(Exposition illustrée, p. 4, p. 63).

Ces deux artistes amis, se trouvant en même temps au service d'Espagne, ont pu
très-bien du reste se donner la main, se communiquer leurs projets, leurs essais, et
ainsi arriver ensemble au but par l'exécution en commun d'un travail aussi difficile.
Dévouement rare, il est vrai, dans l'histoire de l'art, et dont certes Benvenuto, cet
orfèvre sculpteur de cape et d'épée, n'aurait pas donné l'exemple, mais qui pourtant
n'a rien d'inadmissible.

Ce qui revient de droit à Giacomo da Trezzo, c'est l'invention de nouveaux outils,
tourets, moulinets plus perfectionnés et qui ont rendu la découverte plus facile. Ce
Trezzo, si nous en croyons Mazzolari et Quillet, obtint en Espagne, par suite de ses
travaux à l'Escurial, une gloire et une fortune si grandes, qu'on serait tenté d'en
considérer le témoignage comme légendaire. Une rue de Madrid s'appelle enoore aujour-
d'hui de son nom, et F. Quillet nous raconte qu'après la mort de Trezzo, on a frappé, à
Madrid, une monnaie toute particulière pour payer le prix de sa maison acquise pour
le compte du roi. Honneur vraiment inouï et presque incroyable! Comme on ne prête
qu'aux riches, on lui a fait aussi l'honneur de l'invention du Birago. Ce qui a pu in-
duire en erreur, c'est le saphir ou topaze blanc gravé, sur lequel se trouvent les por-
traits réunis de Philippe II et de D. Carlos, ouvrage d'une grande beauté, incontes-
tablement de Trezzo, qui a été décrit et dessiné dans l'ouvrage de Mariette, et qu'on
admire loujours au Cabinet des médailles à Paris, sous le n" 2189. Dans tous les cas,
si Trezzo a réellement gravé sur diamant, l'histoire ne lui attribue qu'un écusson
d'armoiries, tandis que-son collègue, C. Birago, non-seulement aurait gravé en intaille
sur diamant les armes d'Espagne pour l'infant D. Carlos, mais aurait encore exécuté
sur cette pierre le portrait de ce prince, en 156 2, pour la princesse Anne, fille de
l'empereur Maximilien II. Il nous a été impossible de découvrir où se trouvent au-
jourd'hui ces merveilles de la glyptique moderne, miis nous ne regrettons pas trop
l'insuccès de nos recherches.

Dans les vitrines de l'orfèvre archéologue M. Castellani, tout le monde a pu voira
'Exposition universelle une tête de Numa Pompilius intaillée dans le diamant au
xvie siècle et que nous n'hésitons pas à considérer comme un travail milanais de Clémente
 
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