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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 23.1867

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Nr. 4
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Darcel, Alfred: Le bronze dans les salles de l'Histoire du travail: Exposition Universelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0322

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312

(lAZETTE DES BEAUX-ARTS.

D'abord le fer, qui résiste difficilement aux causes de destruction qu'il
rencontre naturellement dans le sol généralement humide de nos contrées,
a dû souvent disparaître des tombes où l'on rencontrait l'or inaltérable et
le bronze qui, sans l'être au même degré, résiste longtemps. Puis les
explorateurs s'inquiétèrent peu des quelques fragments sans forme, tout
couverts de lamelles de rouille, qu'ils pouvaient rencontrer. Cela n'était
précieux ni par la matière, ni par l'art. On ne signale jamais la présence
du fer dans les fouilles faites anciennement, tandis qu'on le mentionne
aujourd'hui dans des circonstances identiques.

D'ailleurs on a trouvé dans le Jura des forges dont les scories accu-
mulées recouvrent des instruments de pierre. Les forgerons de ces temps
reculés n'agissaient pas autrement que les nègres de l'Afrique centrale
qui, aujourd'hui encore, fabriquent des houes, supérieures à celles que
l'Angleterre veut leur envoyer de Scheffield, à l'aide d'une forge dont une
enclume de grès, un marteau de silex et un soufflet composé d'un vase
de terre fermé par une peau mobile font tous les frais.

S'il est bien vrai que la succession des âges que l'on a appelés de la
pierre, du bronze et du fer, peut être graphiquement figurée par trois
losanges se pénétrant par leurs extrémités, comme les maillons d'une
chaîne, peut-on dire que la Gaule ait été indépendante dans toutes les
parties de son territoire, alors qu'on y fabriquait avec le bronze certains
ustensiles d'une forme bien caractéristique? Nous ne le pensons pas. Mais,
si elle ne l'était point dans les faits, comme elle l'était dans l'art, quel
qu'il fût, il vaut mieux après tout, donner cette appellation, qui ne pré-
juge rien, à l'époque que cet art particularise.

Dans la section qui leur est affectée, les armes et les parures sont
nombreuses et d'une remarquable exécution ; elles offrent des points de
comparaison intéressants, tant par leur similitude que par leur dissem-
blance avec les produits du même art en Italie, en Hongrie, en Suède
et en Danemark.

Sans vouloir insister sur les questions archéologiques dont ces com-
paraisons doivent être l'objet, nous ferons remarquer une pratique indus-
trielle que révèlent ces expositions : c'est la fonte du bronze dans des
moules de même matière. L'industrie moderne use du même procédé
pour la fonte du zinc, ce qui lui permet de livrer à un prix si peu élevé
ce que l'on appelle les zincs d'art. Le moule de bronze une fois fait et
établi avec soin sert longtemps, sans qu'il soit nécessaire de réparer la
pièce fondue dans son intérieur, tandis que le bronze ne peut se fondre
que dans des moules de sable, qu'il faut refaire sur le modèle pour
chaque fonte nouvelle. Il y a là une main-d'œuvre importante, qui
 
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