Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 23.1867

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Mantz, Paul: Les Beaux-Arts à l'Exposition Universelle, [4]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0330

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
320

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

niser au Champ de Mars deux vastes galeries qui ont véritablement fort
bon air. Bien que la plupart de ses grands maîtres ait disparu, l'école fran-
çaise fait encore une certaine figure dans le monde. Avec des éléments
différents, 1867 confirme 1855 : nous constatons le fait purement et sim-
plement, sans en tirer vanité au point de vue du patriotisme national.
Mais nous aimons à redire que nous avons fort bien manœuvré en nous
affranchissant, il y a trente ans, de toutes les doctrines surannées, et
qu'en définitive un art indépendant a, plus que tout autre, des chances
pour devenir un art fort.

Cette valeur moyenne de l'école française étant ainsi reconnue, la
critique doit changer son ordre de bataille et ses méthodes. Elle n'a
plus de découvertes à faire, presque toutes les œuvres exposées lui sont
depuis longtemps connues, et le lecteur n'a pas besoin qu'on lui présente
nos artistes, comme on lui a présenté MM. Basile Peroff et Bosalès, Ste-
fano Ussi et Fagerlin. Notre devoir est de rendre à l'école une justice
collective, car, après la longue route que nous avons parcourue, il ne
saurait être question d'examiner l'un après l'autre chaque tableau et de
photographier le portrait de chaque exposant. Notre devoir est aussi de
mettre à part les meilleurs, et encore le ferons-nous d'une manière
sommaire, car la Gazette est pleine de leurs éloges, et nous ne pouvons
répéter ici ce qui, à propos des Salons annuels, a déjà été dit par
Charles Blanc, par Léon Lagrange et par un autre critique.

Il serait curieux de rechercher dans quelle mesure le jury interna-
tional des récompenses a ébauché notre travail. Nous l'avons dit bien des
fois, nous croyons au talent plus qu'aux médailles, et lorsqu'une œuvre
se présente à nous, il ne nous vient jamais la pensée de demander si
l'auteur a son brevet. Béclamer leurs papiers à d'honnêtes gens, c'est
faire métier de gendarme. La médaille est essentiellement chimérique :
elle n'existe qu'à l'état conjectural, comme l'indice d'une situation
supposée, comme révélation d'une mode à laquelle les jurys croient
devoir sacrifier ou d'une nécessité qu'ils subissent. Donc, nous y croyons
peu. Voyons cependant, à titre de curiosité pure, comment la commis-
sion des récompenses s'est acquittée cette année de son office.

Lorsqu'on examine clans son ensemble le travail du jury international,
on voit, pour nous en tenir ici à la France, que plus d'une méprise a été
commise, que tel artiste placé au second rang pourrait monter au pre-
mier ou descendre au troisième, que le sentiment d'une hiérarchie véri-
table a été bien des fois méconnu, et cependant que, dans la loi géné-
rale qu'il a appliquée, le jury a eu un certain besoin, un certain appétit
de justice. Nous lui pardonnons ses concessions et ses erreurs, en raison
 
Annotationen