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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 23.1867

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Nr. 4
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Mantz, Paul: Les Beaux-Arts à l'Exposition Universelle, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0357

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BEAUX-ARTS.

artistes, mais si peu nombreux et si incomplets! On ne peut guère parler
de la Suisse, et il n'est pas facile d'en dire plus long sur le Portugal, qui
ne nous donne encore que de vagues promesses. Que reste-t-il donc? Il
reste la Belgique, qui a fait sa révolution de 1830 à 1840, qui s'installe
dans sa liberté reconquise, et qui, Anvers surtout, paraît tout à fait con-
vertie à la cause de la bonne peinture. Il reste aussi l'Espagne, qui, si
paresseuse en 1855 et en 1862, a étonné la critique française par quel-
ques œuvres excellentes. Pour les choses qui nous touchent et dans notre
domaine spécial, la renaissance de l'école espagnole n'est peut-être pas
un des faits les moins significatifs de l'Exposition qui s'achève. Ces
peintres de l'autre côté des Pyrénées, on les croyait morts depuis Goya,
et voilà qu'ils vivent encore ! Une autre ressuscitée, une autre convales-
cente pour le moins, c'est l'Italie. Elle se lève à peine de sa couche
funèbre; elle a sur le front les pâleurs persistantes de son long sommeil;
mais ne semble-t-il pas que la force va lui revenir et qu'elle pourra
bientôt marcher toute seule? Ce sont là nos espoirs, mieux que cela, nos
convictions. Pour la France, il n'y a pas à croire que le xix° siècle oublie
son effort et sa victoire. Elle demeure maîtresse du terrain. Si elle n'avait
pas le grand cœur que nous savons, elle pourrait s'enorgueillir de son
triomphe et s'en montrer trop fière. Elle ne le fera pas. Elle restera,
après comme avant, la nation fraternelle et l'initiatrice écoutée; à la
suite de ce grand concours, où des écoles qui se connaissaient à peine
se sont mêlées pour un jour et confondues, sa meilleure joie sera d'avoir
appelé à elle quelques sympathies hésitantes, et d'avoir groupé autour
d'un même désir des intelligences qui s'ignoraient. C'était là le but su-
prême. L'Exposition universelle n'est rien si, malgré la mauvaise humeur
des canons, elle n'est pas le commencement de la grande amitié.

PAIir. MANTZ.

XXIII.

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