Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 23.1867

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Campori, Giuseppe: De la manufacture de majolique établie par Orazio Fontana à Turin
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0359

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA MANUFACTURE DE MAJOLIQUE. 347

belliqueux de ce siècle : François Ier et Charles-Quint, et le résultat final fut
pour lui ce qu'il est toujours pour les États faibles; il fut incorporé à la
France et ne recouvra son indépendance qu'après la paix signée à Ca-
teau-Cambrésis en 1539. Emmanuel-Philibert, successeur de l'infortuné'
Charles III, ne rentra en possession définitive de ses États qu'en 1562, et
il trouva le pays dévasté, les âmes découragées, la misère régnant par-
tout; mais, loin de perdre courage, il consacra tous ses efforts au réta-
blissement de la prospérité évanouie, et il réussit admirablement dans son
dessin, car il laissa à son successeur un Etat fort respecté et florissant là
où il avait trouvé un pays écrasé par toutes les misères, par la guerre,
par la servitude.

Il n'entrait pas seulement dans les vues de ce prince magnanime d'é-
tablir la monarchie sur des fondements solides, de réorganiser la vie
civile, de rendre la confiance et la tranquillité à ses sujets; mais encore
d'introduire dans les domaines de ses aïeux tous les éléments de culture
et de civilisation, qui alors, non moins qu'aujourd'hui, étaient considérés
comme une source importante de prospérité, de bien-être et de grandeur
pour les peuples. C'est pourquoi il ne se borna pas à favoriser le commerce
et l'industrie, mais il donna aussi une impulsion très-efficace aux études
négligées et presque perdues ; il appela des savants de toutes les parties
de l'Italie pour y enseigner les sciences, il fit rechercher les livres et les
statues antiques ; à Milan, il s'assura les services des plus habiles armu-
riers; à Urbin, ceux de l'architecte Paciotto, du plastique Brandano, du
plus fameux parmi les artistes en majolique, Orazio Fontana.

Cet art, parvenu alors à ce haut degré de perfection dont il devait
rapidement déchoir, s'était répandu dans les villes italiennes, grâce aux
travaux des artistes romagnols et ombriens que les princes favorisaient à
l'envi les uns des autres et cherchaient à attirer dans leurs cours par
des prix magnifiques. Il n'est donc pas étonnant qu'Emmanuel-Philibert
ait voulu, lui aussi, avoir de ces ouvrages précieux fabriqués dans son
propre palais.

L'existence de cette manufacture est à peine signalée en passant par
les historiens piémontais Cibrario et Ricotti, qui indiquent le nom du
maître Antonio Nanis ou de Nanis d'Urbin. Mais quant au séjour de Fon-
tana à Turin, on n'en trouve jusqu'ici le souvenir que dans l'acte notarié
rapporté par Pungileoni et Raffaelli. Les deux docuznents qui vont être
donnés plus bas, empruntés aux Archives royales de Turin, et courtoise-
ment communiqués à l'auteur de ces lignes par l'honorable sénateur
Castelli, directeur général des archives, éclaircissent ce fait et déter-
minent d'une manière certaine la période dans laquelle Fontana et Nanis
 
Annotationen