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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 23.1867

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Nr. 5
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Darcel, Alfred: Bronze et fonte modernes: Exposition Universelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0432

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

l'Angleterre en concurrence avec nous à cet égard, comme elle le fait pour
l'orfèvrerie et les émaux ; mais il s'est retiré de la lutte pendant la présente
exposition. Aussi, est-ce seulement en Autriche que nous trouvons quel-
que chose à citer. Ce pays, du reste, semble prendre une part de plus
en plus grande au mouvement de rénovation des industries d'art où la
France s'est lancée, talonnée par l'Angleterre, et nous aurons à constater
ses progrès à propos des tissus de luxe.

C'est M. Barbedienne qui, sans conteste, marche en tête de l'industrie
du bronze; soit que l'on s'en tienne aux qualités intrinsèques de ses
fontes brutes, si légères qu'elles rivalisent presque avec celles des Chi-
nois, et si fines d'épidémie que le ciseleur n'y doit intervenir que pour
de légères réparations, soit qu'on étudie la ciselure des pièces achevées,
qui'toutes sont exécutées d'après de si excellents modèles et leur patine
de tons si variés, qu'elle semble animer le bronze.

Puisque nous en sommes à parler des bronzes bruts et de la cise-
lure, citons tout d'abord les belles fontes de M. V. Thiébault, des ateliers
de qui sortent la plupart des statues modernes, entre autres cette poi-
gnante figure de la Douleur que M. Bartholdi a moulée pour le tombeau
de Georges Neftzer. Cette statue funéraire, d'une pose si abandonnée
dans son repliement sur elle-même, n'exprime-t-elle pas à merveille,
dans le sombre et impérissable métal, la douleur qui se nourrit de sa
propre substance? C'est Rachel pleurant, inconsolable, ses enfants qui
ne sont plus. Et noluit consolari, quia non sunt.

Citons aussi les magnifiques cires perdues de M. Honoré Gonon.
Toujours fidèle aux anciens procédés auxquels l'antiquité, le moyen âge
et la Renaissance ont dù tant cl'œuvres exquises, M. Honoré Gonon a
exposé une main moulée sur nature qui est venue à la fonte avec les
mille accidents de rides et de plis que présente la nature. Plusieurs
groupes d'oiseaux au milieu de plantes, qu'il a présentés tels qu'ils sont
sortis du moule, étonnent par la franchise du rendu et la netteté des
détails, malgré leur complication infinie.

Nous regrettons que les gens qui peuvent dépenser tant d'argent en
de coûteuses fantaisies ne commandent point à quelqu'un une œuvre
quelconque, utile ou non, exécutée en cire, qui, fondue par M. Honoré
Gonon, sortirait du moule toute palpitante, telle que le doigt de l'artiste
lui-même l'aurait façonnée et fait vivre : œuvre unique de plus !

Dans le coin où le savant désordre de l'Exposition a relégué les fontes à
cire perdue de M. Honoré Gonon, entre les produits de nos colonies et les
devoirs des élèves de l'Université, le hasard nous a fait découvrir ce que
tente la Société des fabricants de bronze pour aider ses ouvriers à sortir
 
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