DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Darcel, Alfred: Bronze et fonte modernes: Exposition Universelle
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0455
FONTE. bhi
moins les finesses du modèle que ne le fait la peinture, ainsi qu'on a pu
s'en convaincre après le cuivrage des fontaines de Paris.
Depuis longtemps la fonte de Berlin est connue par sa facilité à péné-
trer les moules les plus délicats ; aussi la mode s'en était-elle emparée
jadis pour fabriquer des bijoux de deuil. Des reproductions des étains de
F. Briot et des petits maîtres allemands du xvie siècle, exposées à l'état
brut et dans le sable par le comte de Stolberg Wernigerode, à Ilsenburg,
montrent que cette fonte possède toujours les mêmes qualités. Un grand
disque mince, de deux mètres de diamètre environ, tout percé à jour
par un réseau de style arabe, peut passer pour ce qu'on appelle un chef-
d'œuvre de fonte. Une grille à jour, ornée des statues de Minerve et de la
Victoire, revêtue d'une patine de bronze, est une œuvre moderne d'une
égale réussite.
La fonderie de Lauchkammer a exposé une porte dont les quatre
panneaux, dans le style de la Renaissance, assez mal ajustés, du reste,
sont ornés de statues d'anges et de vertus, et deux grandes statues
d'Électeurs revêtues d'une patine de cuivre jaune, à la façon allemande,
pièces que la ciselure ne nous semble point avoir épargnées.
La fonderie royale de Berlin prétend, depuis longtemps, faire avec
la fonte ce qu'ailleurs on exécute avec le bronze. Deux colonnes incrus-
tées d'ornements d'argent et portant des groupes d'Athéniens combattant
les Amazones, donnés jadis par le roi de Prusse au roi Louis-Philippe,
et conservés au Louvre, peuvent passer pour les plus remarquables pro-
duits de cet établissement. Les pièces exposées au Champ de Mars ne
marquent point de progrès. L'une, est un vase entouré par une frise qui
doit représenter quelque victoire sur les Danois ; l'autre, est une amazone
renversée sur son cheval posé sur un socle carré. Les incrustations d'ar-
gent y sont toujours exécutées avec une rare perfection, mais le modelé
et la ciselure des figures y laissent beaucoup à désirer.
En outre de ces pièces d'étagères, la fonderie royale a exposé deux
grands lions couchés, que le ciselet a réparés avec trop de soins.
ALFRED DARCEL.
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moins les finesses du modèle que ne le fait la peinture, ainsi qu'on a pu
s'en convaincre après le cuivrage des fontaines de Paris.
Depuis longtemps la fonte de Berlin est connue par sa facilité à péné-
trer les moules les plus délicats ; aussi la mode s'en était-elle emparée
jadis pour fabriquer des bijoux de deuil. Des reproductions des étains de
F. Briot et des petits maîtres allemands du xvie siècle, exposées à l'état
brut et dans le sable par le comte de Stolberg Wernigerode, à Ilsenburg,
montrent que cette fonte possède toujours les mêmes qualités. Un grand
disque mince, de deux mètres de diamètre environ, tout percé à jour
par un réseau de style arabe, peut passer pour ce qu'on appelle un chef-
d'œuvre de fonte. Une grille à jour, ornée des statues de Minerve et de la
Victoire, revêtue d'une patine de bronze, est une œuvre moderne d'une
égale réussite.
La fonderie de Lauchkammer a exposé une porte dont les quatre
panneaux, dans le style de la Renaissance, assez mal ajustés, du reste,
sont ornés de statues d'anges et de vertus, et deux grandes statues
d'Électeurs revêtues d'une patine de cuivre jaune, à la façon allemande,
pièces que la ciselure ne nous semble point avoir épargnées.
La fonderie royale de Berlin prétend, depuis longtemps, faire avec
la fonte ce qu'ailleurs on exécute avec le bronze. Deux colonnes incrus-
tées d'ornements d'argent et portant des groupes d'Athéniens combattant
les Amazones, donnés jadis par le roi de Prusse au roi Louis-Philippe,
et conservés au Louvre, peuvent passer pour les plus remarquables pro-
duits de cet établissement. Les pièces exposées au Champ de Mars ne
marquent point de progrès. L'une, est un vase entouré par une frise qui
doit représenter quelque victoire sur les Danois ; l'autre, est une amazone
renversée sur son cheval posé sur un socle carré. Les incrustations d'ar-
gent y sont toujours exécutées avec une rare perfection, mais le modelé
et la ciselure des figures y laissent beaucoup à désirer.
En outre de ces pièces d'étagères, la fonderie royale a exposé deux
grands lions couchés, que le ciselet a réparés avec trop de soins.
ALFRED DARCEL.
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