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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 23.1867

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Nr. 6
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Galichon, Émile: L' art pour tous: encyclopédie de l'art industriel et décoratif
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https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0504

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GAZETTE DES BEAUX-AKTS.

à relever le goût clans nos collèges peuplés de jeunes gens qui, par leur
position sociale, auront clans l'avenir une action prépondérante sur la
fabrication française, on peut affirmer -qu'il s'est opéré un grand chan-
gement dans les esprits. Les progrès accomplis, pendant ces dernières
années, par les nations étrangères nous ont appris que le goût n'est
point un don absolument naturel, mais qu'il dépend essentiellement
de l'éducation qui le forme et .l'épure. On s'est rappelé qu'Athènes,
Corinthe, Constantinople, Venise et Florence, après avoir successive-
ment dicté des arrêts en matière de goût, ont abandonné à la France
le sceptre des arts, et à ce souvenir on s'est ému. Les fabricants de
bronze, les orfèvres que les efforts de l'étranger menacent plus direc-
tement que tous autres, ont fondé des écoles, imposé à leurs apprentis
l'étude du dessin et créé des prix pour faire naître et entretenir parmi eux
l'émulation.

La Gazette des Beaux-Arts peut revendiquer, dans ce mouvement,
une large part; elle n'a cessé d'informer la France de ce qui se passait
au dehors, de réclamer des institutions fécondes pour répandre et rendre
plus fructueux l'enseignement du dessin dans les collèges et les classes
ouyrières. Enfin, on sait le rôle actif qu'elle a joué à l'Exposition
ouverte, en 1865, au palais des Champs-Elysées, pour donner aux fabri-
cants, deux ans avant l'Exposition universelle, les moyens d'étudier les
chefs-d'œuvre renfermés clans nos collections particulières.

Mais la Gazelle, en s'associant à ce mouvement, n'a pas oublié que ses
prédilections sont acquises aux maîtres de la peinture et de la statuaire
qui suivent les traditions les plus hautes. Sans peintres ni sculpteurs dis-
tingués pour fournir à nos fabricants des modèles et maintenir le goût
public à une certaine élévation que deviendraient nos arts décoratifs?
L'histoire nous l'apprend, et nul ne songera à accuser de partialité
M. Jules Labarte, le savant auteur des Arts industriels au moyen âge et à
l'époque de la Renaissance. Par lui, nous savons que l'abandon de la sta-
tuaire, qu'on peut considérer comme la régulatrice des autres arts d'imi-
tation, amena dans l'empire d'Orient', au xe siècle, la décadence complète
de l'art, même décoratif. « Tous les artistes, dit-il, s'étaient voués exclu-
sivement à la pratique des arts industriels durant le ixe siècle et durant
le xe. Le peintre enrichissait les manuscrits de miniatures, ou fournissait
des cartons aux mosaïstes; le sculpteur s'était fait orfèvre, fondeur en
bronze, ciseleur sur métaux, ou s'adonnait à la sculpture de petite pro-
portion sur ivoire. Par suite de cet entraînement que favorisait le goût du
luxe, les arts industriels atteignirent à cette époque au plus haut degré
de perfection. Mais, attaché à l'industrie, suivant les besoins du moment,
 
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