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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 23.1867

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Nr. 6
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Courajod, Louis: Les sépultures des Plantagenets à Fontevrault (1189 - 1867)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0572

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SÉPULTURES DES PLANTAGENEÏS.

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insultes des prisonniers et vouées à une destruction rapide. En 1816,
Stothard les vit, les dessina et les fit graver, (the Monumental effigies of
great Britain).

A cette époque le prince-régent d'Angleterre les demanda, et cette
démarche réveilla l'attention sur leur valeur historique. Grâce aux obser-
vations présentées par Badin et le baron de Wismes, préfet de Maine-et-
Loire, les ministres de Louis XVIII les refusèrent. Après ce refus on les
déposa dans une des petites absides de l'église, vers le sud-est. En 1819,
. elles sont encore sur le point de quitter la France, le gouvernement an-
glais renouvelle sa demande, mais sans plus de succès.

Cependant les tombeaux sont connus, on s'en occupe de tous côtés.
En 1828, quand paraît l'ouvrage d'Alexandre Lenoir sur les Monuments
des arts libéraux, l'auteur y décrit et y fait graver les quatre statues. En
1829, M. Deville remarque Richard; il le compare avec celui qui existait
autrefois à Rouen, et le fait également graver dans ses Tombeaux de la
cathédrale de Rouen. Le comte de Yiel-Castel reproduit Henri II dans sa
Collection de costumes, armes et meubles, pl. 170. Éléonore est encore
gravée dans les Mémoires des Antiquaires de l'Ouest, en 18A5. Mais cette
attention qu'on prête à nos monuments n'attire pas sur eux un intérêt
bien respectueux: ils gisent à terre dans un coin de l'église et servent
de banc aux promeneurs. Les gens mélancoliques viennent rêver sur ces
ruines et les historiens de l'Anjou s'asseoir sur elles comme sur un
trépied qui les inspire1.

En 18A6, les rois sont transportés à Paris. Iront-ils en Angleterre, qui
les demande toujours, ou dans l'un des musées royaux? On l'ignore, et
cet enlèvement soulève de nombreuses réclamations2. M. de Guilhermy
leur fait écho en décrivant et en reproduisant les statues dans les Annales
archéologiques*. Bientôt après, la République est proclamée. M. de Fal-
loux devient ministre; cet homme d'État n'oublie pas qu'il est Angevin, et
au mois de septembre 1849 les tombeaux reviennent en Anjou et sont
replacés clans l'église de Fontevrault. Ils laissent à Paris, comme trace de
leur passage, un plâtre du Richard4, et en rapportent une restauration.

1. Godard-Faultrier, l'Anjou et ses Monuments, t. II, p. 203.

2. Voy : Mem. de la Soc. d'Agric. Sciences et Arts d'Angers, 5e volume,
6" livraison. — Conseil général de Maine-el-Loiro : séance du 20 septembre. —
Bulletin monumental de M. de Caumonl, 1846, t. XII, p. 458, et 1847, t. XIII,
p. 480.— Discours de M. do Monlalcmbert à la Chambre des Pairs sur le déplace-
ment des statues le 26 juillet 1847. (Moniteur du 27 de ce mois.)

3- T. V, 4' livr.

4. Ce plâtre est conservé au Musée de Versailles. N° 1237 du Catalogue.
 
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