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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 30.1884

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Nr. 1
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Lostalot, Alfred de: L' exposition de Turin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0103

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EXPOSITION DE TURIN.

91

III.

Les industriels et les commerçants italiens ont montré, à l’occasion de
l’Exposition de Turin, le patriotisme le plus élevé et par conséquent le
plus respectable. Ils sont venus en foule, heureux et fiers de prouver au
monde que le risorgimento nacional n’est pas un vain mot : l’union leur
a fait une force, la chose est évidente, incontestée ; aussi le succès de
l’Exposition cause-t-il à tous les Italiens une joie bien légitime. Dans ce
concours de toutes les forces de la nation, nous regrettons d’avoir à
relever l’absence de quelques-uns des artistes les plus célèbres : la section
des beaux-arts y perd sans doute beaucoup, et ce seul fait peut expliquer
quelle ne nous ait pas semblé offrir un intérêt comparable à celui des
sections voisines, où le progrès industriel s’affirme si hautement.

« Très épris de singularités et de raffinements ; curieux par delà
l’outrance des virtuosités de l’invention ; doué au surplus des plus déli-
cates aptitudes aux habiletés et aux prestesses de l’outil, et porté, par
conséquent, à s’en exagérer le mérite dans le rendu de la forme ou dans
l’expression de la couleur, l’art italien, dont le réveil date encore d’hier,
traverse visiblement une période d’hésitation, d’incertitude et de trouble. »
Ces observations sont vraies aujourd’hui comme elles l’étaient en 1878,
quand M. Paul Lefort les consigna dans la Gazette. L’art italien est entre
les mains d’hommes adroits ei instruits, qui, ne sachant trop quelle voie
prendre, suivent les chemins frayés par d’autres dans toute l’Europe, sans
regarder chez eux, sans jeter un coup d’œil sur les richesses accumulées
dans leurs musées, dans leurs églises. Ayant à parler de beaucoup d’ar-
tistes inconnus ou peu connus à Paris, nous croyons utile de les com-
parer à certains modèles familiers à nos lecteurs : cela ne voudra pas
dire que nous prétendons subordonner leurs œuvres à celles d’autrui et
les ravaler au rang de copies.

Le genre noble, mythologie, histoire ou sainteté, et la peinture déco-
rative sont à peine représentés à l’Exposition ; tout se maintient dans l’anec-
dote, l’épisode historique et les études de mœurs ou de sites pittoresques.
Très peu de paysages et beaucoup de marines. Ce n’est pas que les grands
cadres manquent; ils foisonnent au contraire, car les artistes ont une ten-
dance marquée à amplifier leurs sujets ; telle ou telle de leurs toiles
gigantesques devrait avoir les dimensions d’un tableau de chevalet; la
peinture y gagnerait et le sujet n’y perdrait rien.

AI. G. Ferrari a traité en grand et dans un vif sentiment du drame
une Via dolorosa, bien composée et peinte avec talent", on songe à
 
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