Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 30.1884

DOI issue:
Nr. 2
DOI article:
Bonnaffé, Edmond: Sabba da Castiglione, [2]: notes sur la curiosité italienne a la renaissance
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0166

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
150

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

fermait lin grand nombre de parmi dipinti alla francese i} et le conné-
table de Montmorency fit faire par les ateliers de Fontainebleau, sur les
dessins du Primatice, une tenture « peinte sur toile d’argent avec des
couleurs claires », destinée à l’hôtel des Montmorency à Paris.

M. Eug. Piot dans le Cabinet de Vamateur et le baron Davillier dans
une notice spéciale1 2 ont parlé longuement des cuirs d’Espagne ou Gua-
dama elles.

Quant à l’historiette de Diogène, elle est connue; Sabba nous dit lui-
même que, de son temps, on l’attribuait à plusieurs personnages. On l’a
mise notamment sur le compte de l’ambassadeur d’Espagne, en visite
chez Imperia, et crachant à la figure d'un domestique faute de pouvoir,
disait-il, le faire ailleurs. C’est un de ces ana qui courent le monde de-
puis longtemps et servent toujours.

Après avoir parlé des autres, Sabba va maintenant nous parler un
peu de lui. Nous connaissons déjà son goût pour les beaux ouvrages, ses
liaisons dans le monde des artistes; nous savons comme il apprécie leur
caractère et leurs œuvres. Dans un autre Ricordo3, à propos de l’éduca-
tion de la jeunesse, il trouve moyen de placer un éloge éclatant du
Bramante, et glisse un compliment à l’adresse d’un autre de ses amis,
l’orfèvre Pietro Antonio ciel Casiello. Ailleurs4 5, il gourmande « ces igno-
rants qui n’estiment que la grâce, la délicatesse et le fini du coloris, sans
s’inquiéter du dessin, en quoi consistent le talent, le nerf et la dignité de
la peinture ». Les images tirées de Part lui sont familières: comparant
son parler lombard « plus nu que les autels le vendredi saint », avec
l’italien fleuri de son temps : « parfois, dit-il3, une esquisse, une simple
ébauche au charbon ou à la plume font autant de plaisir que les figures
patiemment enrichies d’or et délicatement colorées ; parce que l’esquisse
fait mieux voir et mieux sentir la noblesse de l’art. » Il dira encore que
les noms pompeux conviennent à certaines personnes « comme une selle
magnifique, damasquinée et incrustée d’or, à l’âne du moulin »6; ou bien
« le talent, placé dans un corps honnête et vertueux, ressemble à une
pierre précieuse d’Orient enchâssée dans un or très pur et de grand
prix7. »

1. Eug. Müntz, Précurseurs de la Renaissance, p. 4 94.

2. Paris, Quantin, 4 878.

3. N° 4 4 0.

4. N° 4 33.

5. Préface et Rie. n° 4 33.

6. Rie. 4 44.

7. Rie. 4 4 0. Voir aussi le Rie. 413 où il parle de copies d’après le Giotto, et le
 
Annotationen