LA DINANDERIE.
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L’église de Saint-Vaast, à Gaurain (Belgique), possède également un
chandelier pascal en laiton, de deux mètres de hauteur, à trois branches
munies de pointes, pied rond, tiges annelées. Les branches latérales sont
reliées à la tige centrale par deux rampants ornés de crochets et percés
de quatre feuilles. Immédiatement sur l’embranchement se trouve le lutrin
pour YExullet, travaillé à jour, avec l’Agneau de Dieu inscrit dans un
cercle.
Citons encore un lustre en cuivre du xvr siècle, appartenant au Musée
archéologique de la ville de Gand. Ce lustre est à douze branches figurant
des pampres se rattachant, sur deux rangs, à une tige centrale terminée
par une tête de dragon. L’amortissement est formé par une statuette de
la Vierge tenant l’enfant Jésus 2.
Les villes de Nuremberg, Augsbourg, Brunswick, Erfürt, Leipzig,
Magdebourg, Zwickkau et Mulhau, près Insprück, ont aussi produit une
très grande quantité de ces objets, principalement, dit M. Demmin3, des
bassins plats d’offrandes pour les églises, et des bassins creux pour les
saignées domestiques, alors autant en usage que les purgations l’étaient
au xvne siècle. Un grand nombre de ces vaisseaux en cuivre repoussé se
trouvent répandus en Belgique, et ils servaient plus spécialement aux
agapes des prêtres et des laïques attachés à la fabrique des églises. « Le
nom de Martin Luther} dont beaucoup sont marqués, n’a aucun rapport
avec le schisme ; car un fondeur de ce même nom a fleuri à Augsbourg
au xvie siècle. En Belgique, où les plats portant la signature de Luther
sont fort répandus, la croyance populaire s’est forgé une légende : selon
elle, les Gueux (parti politique hollandais) s’en seraient servis pour admi-
nistrer le baptême et la communion.
Quoi qu’il en soit, la pièce de dinanderie la plus importante du
xvie siècle est sans contredit le grand fanal de galère aux armes de la
république de Venise, en cuivre rouge battu, repoussé et doré, avec figures
et animaux en bronze doré, ouvrage vénitien que possède le Musée de
Cluny. « Ce beau fanal, suivant la description de M. E. Du Sommerard,
se compose d’une lanterne à six faces, séparées par des montants sur
lesquels se dressent des branches détachées, chargées de feuilles décou-
pées et de fleurons en émail de couleur. Ces montants sont eux-mêmes
couronnés par des lions chimériques.
<( Le fanal s’appuie sur une double base de forme sphérique, aux
côtes repoussées et dorées. La partie principale de cette base porte,
1. Exposition universelle de Paris. Section belge, n° 140.
2. Id., n° 148.
3. Encyclopédie des Arts plastiques, t. II, p. 1261.
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L’église de Saint-Vaast, à Gaurain (Belgique), possède également un
chandelier pascal en laiton, de deux mètres de hauteur, à trois branches
munies de pointes, pied rond, tiges annelées. Les branches latérales sont
reliées à la tige centrale par deux rampants ornés de crochets et percés
de quatre feuilles. Immédiatement sur l’embranchement se trouve le lutrin
pour YExullet, travaillé à jour, avec l’Agneau de Dieu inscrit dans un
cercle.
Citons encore un lustre en cuivre du xvr siècle, appartenant au Musée
archéologique de la ville de Gand. Ce lustre est à douze branches figurant
des pampres se rattachant, sur deux rangs, à une tige centrale terminée
par une tête de dragon. L’amortissement est formé par une statuette de
la Vierge tenant l’enfant Jésus 2.
Les villes de Nuremberg, Augsbourg, Brunswick, Erfürt, Leipzig,
Magdebourg, Zwickkau et Mulhau, près Insprück, ont aussi produit une
très grande quantité de ces objets, principalement, dit M. Demmin3, des
bassins plats d’offrandes pour les églises, et des bassins creux pour les
saignées domestiques, alors autant en usage que les purgations l’étaient
au xvne siècle. Un grand nombre de ces vaisseaux en cuivre repoussé se
trouvent répandus en Belgique, et ils servaient plus spécialement aux
agapes des prêtres et des laïques attachés à la fabrique des églises. « Le
nom de Martin Luther} dont beaucoup sont marqués, n’a aucun rapport
avec le schisme ; car un fondeur de ce même nom a fleuri à Augsbourg
au xvie siècle. En Belgique, où les plats portant la signature de Luther
sont fort répandus, la croyance populaire s’est forgé une légende : selon
elle, les Gueux (parti politique hollandais) s’en seraient servis pour admi-
nistrer le baptême et la communion.
Quoi qu’il en soit, la pièce de dinanderie la plus importante du
xvie siècle est sans contredit le grand fanal de galère aux armes de la
république de Venise, en cuivre rouge battu, repoussé et doré, avec figures
et animaux en bronze doré, ouvrage vénitien que possède le Musée de
Cluny. « Ce beau fanal, suivant la description de M. E. Du Sommerard,
se compose d’une lanterne à six faces, séparées par des montants sur
lesquels se dressent des branches détachées, chargées de feuilles décou-
pées et de fleurons en émail de couleur. Ces montants sont eux-mêmes
couronnés par des lions chimériques.
<( Le fanal s’appuie sur une double base de forme sphérique, aux
côtes repoussées et dorées. La partie principale de cette base porte,
1. Exposition universelle de Paris. Section belge, n° 140.
2. Id., n° 148.
3. Encyclopédie des Arts plastiques, t. II, p. 1261.