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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 30.1884

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Nr. 3
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Courajod, Louis: La part de l'art italien, 2: dans quelques monuments de sculpture de la première Renaissance française
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https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0284

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262

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

cour d’honneur de l’École des Beaux-Arts, il n’est que trop facile de
calculer que} dans un espace de temps très court} ils auront vu s'en aller
en poussière la plus grande partie de leur ornementation. »

Il y a trente-deux ans que M. de Guilhermy s’exprimait ainsi.

Il faut espérer que le vœu émis par notre regretté confrère sera
bientôt exaucé et que les fragments épars de la chapelle de Commynes
seront tous enfin rapprochés dans le musée du Louvre. Cependant, malgré
les renseignements transmis par Millin, la restitution intégrale de
l’œuvre originale ne sera pas possible. Un grand nombre de morceaux
manqueront à l’appel. La chapelle et le tombeau lui-même avaient été
remaniés sous l’ancien régime. L’état des lieux cpie nous a fait con-
naître Millin n’était pas l’état primitif. Tout le soubassement du tombeau
de Jeanne avait disparu avant la Révolution.

Pour se représenter ce que dut être le sarcophage destiné à soutenir
la figure, il faut évoquer l’image de quelques monuments similaires à
peu près contemporains de celui-ci. Tels étaient ou sont encore, par
exemple, les mausolées de Louis de Poncher et de Roberte Legendre, au
Louvre et à l’École des Beaux-Arts, de Renée d’Orléans-Longueville à
Saint-Denis, de Pierre de Roncherolles et de Marguerite de Châtillon à la
collégiale d’Écouis1, de Charles de Lalaing au musée de Douai2, de Phi-
lippe de Montmorency et d’Artus Gouffier dans la chapelle d’Oiron3, de
Charles de la Trémouille et de sa femme, autrefois dans l’église Notre-
Dame de Thouars4, de Guillaume de Montmorency et d’Anne Pot, jadis
dans l’église de Montmorency5, enfin de Charlotte d’Albret, duchesse de
Valentinois, dans l’église de la Motte-Feuilly, en Berri. Il est bien certain
que les sarcophages dont se composaient les monuments signalés ci-
dessus avaient reçu une décoration inspirée dans une certaine mesure
par l’Italie. 11 suffit, pour s’en convaincre, de jeter les yeux sur quelques-
uns de ceux qui subsistent, ou de lire la description de ceux qui ont
disparu. Pilastres, arcades, coquilles, niches, arabesques, tout le pro-
gramme italien s’y retrouve, et des textes subsistent pour prouver que
les amateurs contemporains ne s’y trompaient pas plus que nous. Martin
Cloistre, de Blois, s’engageait en 152/t, vis-à-vis de Guillaume de Mont-
ai. Millin, Antiquités nationales, t. III, XXVIII, p. 27, pl. IV.

2. N° 838 du Catalogue des ouvrages de peinture et de sculpture du Musée
de Douai.

3. Gazette des Beaux-Arts, t. XIII, p. 559 et 561.

4. Bibliothèque nationale, Cabinet des Estampes, fonds Gaignières Pe. 7, Réserve
f« 23.

5. A. Duchesne, Histoire de la maison de Montmorency. Paris, 1624, p. 364.
 
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