DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Ephrussi, Charles: À propos d'Adriaen Brouwer, [1]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0329
A PROPOS D’ADRIAEN BROUWER.
307
guide, sans autre ambition que d’ajouter un modeste supplément aux
brillantes pages de M. Mantz.
M. Bode a usé largement de la magnifique hospitalité que lui ont
offerte les Graphisclien Kicnste, ce recueil dirigé avec tant d’autorité et
de zèle savant par M. Berggruen, enrichi de ces irréprochables illustra-
tions 1 qui complètent si utilement le travail écrit et auquel nous devons
tant d’intéressantes monographies des grands maîtres.
Brouwer est-il Flamand ou Hollandais? Est-il né à Audenarde ou à
Harlem ? On n’est guère mieux renseigné sur ce point important qu’on ne
l’était en 1879. Le nom même est aussi flamand que hollandais; on ren-
contre dans les deux pays nombre de Brouwer ou de Brauwer. M. Rap-
saet2, qui a interrogé à fond les archives d’Àudenarde, y a rencontré,
aux premières années du xvn0 siècle, toute une tribu de Brouwer dont
trois portent le nom d’Adriaen3. Le même M. Rapsaet consigne un très
curieux témoignage qui, sans atteindre la valeur indiscutable d’un docu-
ment officiel, inspire la confiance par un sincère accent de vérité. Voici
ce que rapportait le grand-père de M. Bapsaet : « Quant au peintre
Adriaen Brouwer, j’ai vu, avant la révolution et du temps que j’étais se-
crétaire du collège des chefs-tuteurs de la ville d’Audenarde, l’état des
biens ou inventaire après décès d’Adriaen do Brouwer; il était peintre de
patrons pour les maîtres tapissiers et mourut en état de déconfiture. Les
tuteurs de ses enfants renoncèrent à sa succession ; son fils le peintre,
alors âgé seulement de seize ans, avait déjà abandonné la maison pater-
nelle, sans que l’on sût où il s’était retiré. »
Les Flamands ont toujours revendiqué Brouwer comme un de leurs
compatriotes. Au bas des premières épreuves du portrait de Brouwer par
Van Dyck, gravé par Bolswert, on lit :
Adrianus Bravwer
Gryllorum Pictor Antverpiæ
Au bas des épreuves postérieures, une inscription plus explicite :
Adrianus Brovwer
Gryllorum Pictor Antverpiæ
Natione flander.
\. Nous devons à l’obligeance de M. Berggruen la communication des repro-
ductions qui illustrent notre travail.
2. Annales de la Sociélè royale des Beaux-Arts et de Littérature de Gand.
Année \ 852.
2. M. Bode signale chez M. Habich, à Cassel, un tableau de genre, de l’école hol-
landaise, signé Brouwer, 4 634. Il n’y a rien de commun entre l’auteur de ce tableau et
notre maître.
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guide, sans autre ambition que d’ajouter un modeste supplément aux
brillantes pages de M. Mantz.
M. Bode a usé largement de la magnifique hospitalité que lui ont
offerte les Graphisclien Kicnste, ce recueil dirigé avec tant d’autorité et
de zèle savant par M. Berggruen, enrichi de ces irréprochables illustra-
tions 1 qui complètent si utilement le travail écrit et auquel nous devons
tant d’intéressantes monographies des grands maîtres.
Brouwer est-il Flamand ou Hollandais? Est-il né à Audenarde ou à
Harlem ? On n’est guère mieux renseigné sur ce point important qu’on ne
l’était en 1879. Le nom même est aussi flamand que hollandais; on ren-
contre dans les deux pays nombre de Brouwer ou de Brauwer. M. Rap-
saet2, qui a interrogé à fond les archives d’Àudenarde, y a rencontré,
aux premières années du xvn0 siècle, toute une tribu de Brouwer dont
trois portent le nom d’Adriaen3. Le même M. Rapsaet consigne un très
curieux témoignage qui, sans atteindre la valeur indiscutable d’un docu-
ment officiel, inspire la confiance par un sincère accent de vérité. Voici
ce que rapportait le grand-père de M. Bapsaet : « Quant au peintre
Adriaen Brouwer, j’ai vu, avant la révolution et du temps que j’étais se-
crétaire du collège des chefs-tuteurs de la ville d’Audenarde, l’état des
biens ou inventaire après décès d’Adriaen do Brouwer; il était peintre de
patrons pour les maîtres tapissiers et mourut en état de déconfiture. Les
tuteurs de ses enfants renoncèrent à sa succession ; son fils le peintre,
alors âgé seulement de seize ans, avait déjà abandonné la maison pater-
nelle, sans que l’on sût où il s’était retiré. »
Les Flamands ont toujours revendiqué Brouwer comme un de leurs
compatriotes. Au bas des premières épreuves du portrait de Brouwer par
Van Dyck, gravé par Bolswert, on lit :
Adrianus Bravwer
Gryllorum Pictor Antverpiæ
Au bas des épreuves postérieures, une inscription plus explicite :
Adrianus Brovwer
Gryllorum Pictor Antverpiæ
Natione flander.
\. Nous devons à l’obligeance de M. Berggruen la communication des repro-
ductions qui illustrent notre travail.
2. Annales de la Sociélè royale des Beaux-Arts et de Littérature de Gand.
Année \ 852.
2. M. Bode signale chez M. Habich, à Cassel, un tableau de genre, de l’école hol-
landaise, signé Brouwer, 4 634. Il n’y a rien de commun entre l’auteur de ce tableau et
notre maître.