Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 30.1884

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Müntz, Eugène: Jacopo Bellini et la renaissance dans l'Italie septentrionale, [1]: d'après le recueil récemment acquis par le Louvre
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0373

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
JAGOPO BELLINI.

347

sculpteur contemporain « ab admiratione monumentorum veterum in stu-
porem abreptus1. » Jacques Carrare lui-même donne l’ordre de nettoyer
avec soin et d’exposer honorablement dans l’église Sainte-Justine la pierre
tombale de l’affranchi T. Livius, que l’on découvre pendant son règne,
croyant avoir affaire au tombeau de l’illustre historien padouan.

L’influence de Pétrarque et de Lombardo délia Seta ne se manifeste
pas moins dans la décoration de la Sala dei Giganti, à Padoue : Alti-
chieri y peignit le Siège de Jérusalem, d’après Josèphe; Jacopo Davanzi
de Bologne, y représenta, d’après leurs indications, la Captivité de
Jugurtha et le Triomphe de Marius, et Guarienti les Douze Césars et leurs
hauts faits2. Guarienti orna en outre l’église des Eremitani de représenta-
tions des Planètes. Antérieurement Giotto, dans une des fresques de la
« Madonna dell’ Arena », le Christ chassant les vendeurs du temple,
avait figuré sur le portique du monument deux des chevaux de bronze de
Venise.

Tout ceci, répétons-le, se passait au xive siècle. Au siècle suivant,
l’admiration pour l’antiquité dégénéra chez les Padouans en véritable
frénésie. Lors de la découverte, en 141 3, d’un cercueil de plomb que l’on
croyait contenir les restes de Tite-Live, les étudiants dérobèrent, comme
des reliques, les dents du squelette, et le gouvernement décida par accla-
mation l’érection d’un mausolée. Plus tard, à l’occasion d’une fête, on
plaça un mannequin représentant Jupiter sur le modèle en bois du che-
val de Donatello3. Ce fut aussi un habitant de Padoue, le médecin Gio-
vanni Marconova, collectionneur diligent de manuscrits, d’inscriptions et
de monuments figurés, qui publia, en 1465, un des plus anciens traités
connus d’antiquités, « de Antiquitatibus ». Vers la même époque, un
autre Padouan, le cardinal Louis Scarampi, un des protecteurs de Man-
tegna, recherchait avec avidité les chefs-d’œuvre de l’art antique.

Des symptômes analogues, mais affaiblis, se manifestent à Vérone.
Dans le dernier tiers du xiv® siècle, cette ville donne à l’humanisme le
célèbre Guarino; plus tard, un essaim d’habiles architectes, Fra Jocondo
en tête, se forme à l’ombre de son amphithéâtre. C’est à Vérone que
Pisanello retrouve, avant 1440, l’art du médailleur, si intimement lié à
l’étude de l’antiquité romaine. Le disciple du Pisan, Matteo de’ Pasti, est
également originaire de Vérone. Giovanni Boldu est Vénitien, Vellano,
Padouan, de même que Giudizani; Mantoue a donné le jour à Cristoforo di 4

4. Yoy. ces divers témoignages dans mes Précurseurs de la Renaissance, p. 35-40.

2. Yoy. Y Anonyme de Morelli, édition Frizzoni, p. 78 et 79, et Y Histoire de la
Peinture en Italie, de MM. Crowe et Cavalcaselle, éd. ail., t. II, p. 393 et suiv.

3. Perkins, les Sculpteurs italiens, t. Ier, p. 187. , , . j
 
Annotationen