JEAN GOUJON.
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M. Lechaudé d’Anisy a essayé d’établir qu’il était né a Saint-Laurent de
Condéel, près d’Harcourt, dans le Cinglais (Calvados) et qu’il était fils d’un
Pierre Goujon, dont il fait un sculpteur. La réfutation qu’un autre Nor-
mand, M. Mancel, a faite de cette assertion en 1856, dans le même
recueil, dispense de revenir sur ce point. Il y a lieu pourtant de faire
remarquer que la cheminée sculptée, invoquée par le premier, ne prouve
rien; son style, dont il n’a pas tenu compte, la met tout à la fin des
Valois, et le monogramme des trois lettres GOV, qui est dans une place
très apparente au centre d’un cadre circulaire, ne peut, en aucun cas,
être ni une signature d’artiste ni l’abréviation de Goujon; ce doivent
être les lettres initiales des prénoms et du nom du propriétaire de la
maison.
II.
Quant à l’opinion que Goujon soit né à Paris, il n’y a pas lieu d’en
tenir compte.
On l’a basée sur ce que les Brie fs éloges des illustres Français, de
Gabriel Michel, Angevin, l’auraient dit Parisien. Cela serait, que la preuve
resterait bien faible. Il est facile de croire et d’appeler Parisien un
homme qui a vécu à Paris et qui s’y est rendu célèbre.
Le portrait que M. Fillon avait acheté en 1867, à Paris, chez Evans
sur le quai Voltaire, qui est à la plume et semble fait de fabrique avec
l’intention de faire partie d’une suite pour un livre, porte le nom Maistre
Jehan GoiFon et la date 1563. Il y est coiffé d’un bonnet incliné sur
l’oreille, et vêtu d’un pourpoint sur lequel un pardessus à larges plis ; la
main gauche porte un maillet ou un coin de médaille. Un second portrait
s’est trouvé dans XAlbum amicorum de Barnabas Pomer, peintre voya-
geur allemand, vendu à Paris en 1869 à la vente du libraire rouennais
Lebrument. C’est un dessin à la pierre noire, avec cette inscription :
Maistre Jehan, point n’esles à demv,
Gouion, mon amy,
Et le serés
Tant que vouldrés
Et tant que vivrons,
Jehan Gouion.
Celui qui a écrit cette inscription semble avoir eu la prétention, peu
justifiée, de faire des vers, mais ces six lignes sont au moins adressées à
la personne vivante, et ce dessin, dont j’ai sous les yeux une photo-
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M. Lechaudé d’Anisy a essayé d’établir qu’il était né a Saint-Laurent de
Condéel, près d’Harcourt, dans le Cinglais (Calvados) et qu’il était fils d’un
Pierre Goujon, dont il fait un sculpteur. La réfutation qu’un autre Nor-
mand, M. Mancel, a faite de cette assertion en 1856, dans le même
recueil, dispense de revenir sur ce point. Il y a lieu pourtant de faire
remarquer que la cheminée sculptée, invoquée par le premier, ne prouve
rien; son style, dont il n’a pas tenu compte, la met tout à la fin des
Valois, et le monogramme des trois lettres GOV, qui est dans une place
très apparente au centre d’un cadre circulaire, ne peut, en aucun cas,
être ni une signature d’artiste ni l’abréviation de Goujon; ce doivent
être les lettres initiales des prénoms et du nom du propriétaire de la
maison.
II.
Quant à l’opinion que Goujon soit né à Paris, il n’y a pas lieu d’en
tenir compte.
On l’a basée sur ce que les Brie fs éloges des illustres Français, de
Gabriel Michel, Angevin, l’auraient dit Parisien. Cela serait, que la preuve
resterait bien faible. Il est facile de croire et d’appeler Parisien un
homme qui a vécu à Paris et qui s’y est rendu célèbre.
Le portrait que M. Fillon avait acheté en 1867, à Paris, chez Evans
sur le quai Voltaire, qui est à la plume et semble fait de fabrique avec
l’intention de faire partie d’une suite pour un livre, porte le nom Maistre
Jehan GoiFon et la date 1563. Il y est coiffé d’un bonnet incliné sur
l’oreille, et vêtu d’un pourpoint sur lequel un pardessus à larges plis ; la
main gauche porte un maillet ou un coin de médaille. Un second portrait
s’est trouvé dans XAlbum amicorum de Barnabas Pomer, peintre voya-
geur allemand, vendu à Paris en 1869 à la vente du libraire rouennais
Lebrument. C’est un dessin à la pierre noire, avec cette inscription :
Maistre Jehan, point n’esles à demv,
Gouion, mon amy,
Et le serés
Tant que vouldrés
Et tant que vivrons,
Jehan Gouion.
Celui qui a écrit cette inscription semble avoir eu la prétention, peu
justifiée, de faire des vers, mais ces six lignes sont au moins adressées à
la personne vivante, et ce dessin, dont j’ai sous les yeux une photo-