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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 30.1884

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Nr. 5
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Gonse, Louis: La collection Thiers au Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0440

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Z4O8

« J’offre au musée du Louvre, avait dit Mrae Thiers, le portrait de
mon mari, peint par Bonnat.

« Je donne à l’État les objets d’art réunis par monsieur Thiers, catalo-
gués par Mannheim1, à la condition que ces objets seront placés au Musée
du Louvre, dans une salle spéciale et exclusive portant l’indication sui-
vante :

Donné par Monsieur et Madame Thiers.

« Le tout d’accord avec mes exécuteurs testamentaires, qui veilleront
strictement à l’exécution de ces dispositions.

a Je donne et lègue au Musée du Louvre, pour figurer parmi les
objets les plus précieux de la collection de monsieur Thiers, mon collier
de perles d’Orient, composé de deux rangs complets et d’un troisième
rang inachevé.

« Je donne et lègue au Musée du Louvre et, faute par lui d’accepter,
au Musée de la manufacture de Sèvres, mes porcelaines de Sèvres et de
Saxe non cataloguées dans la collection de monsieur Thiers. »

D’autre part, Mlle Dosne renonçait à l’usufruit, à la condition expresse
que les deux salles servant aux réunions du Comité consultatif des
Musées (salles occupées sous l’Empire par le comte de Nieuwerkerke) et
donnant dans la salle des pastels seraient exclusivement réservées à l’in-
stallation desdites collections; que ces collections y seraient maintenues
intactes, sans aucune addition ni aucun mélange d’autres objets, et
qu’enfin ces salles porteraient le nom de Salles Thiers. Si les conditions
exprimées ou l’une d’elles seulement n’étaient pas scrupuleusement
observées et remplies, la donation était de plein droit révoquée et les
collections faisaient retour à MIIc Dosne. En outre, celle-ci offrait au Louvre
sa collection de tabatières et de miniatures et se chargeait de toutes les
dépenses que devaient entraîner l’impression d’un catalogue de luxe et
l’installation des objets dans les salles du Musée.

L’instrument était net. L’État pouvait-il refuser? Non évidemment.
Le nom de M. Thiers s’imposait avec une force irrésistible. Le président
du conseil ne pouvait qu’accepter purement et simplement un tel legs.
Un ministre, si laborieux et si consciencieux qu’on le suppose, a d’autres
chiens à fouetter que d’ergoter sur des détails de cette nature. C’était à
l’Administration du Louvre ou à la Direction des Beaux-Arts à intervenir
avec vigueur et à revendiquer auprès du ministre la charge des res-

\. C’est inventoriés qu’il faudrait dire, car la rédaction critique du catalogue a été
confiée à M. Charles Blanc.
 
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