DOI issue:
Nr. 5
DOI article:Gonse, Louis: La collection Thiers au Louvre
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0450
W8
ÔÀZETTË DES BEAUX-ARTS.
Mais s’ils se rapprochent, comme dessin général, des anges qui figurent
dans le tombeau de Pistoie, ils leur sont infiniment supérieurs comme
faire, comme goût, comme élégance; à ce point de faire douter que le
Verrocchio ait jamais mis la main au marbre de ce dernier ouvrage.
Gomme style, ils correspondent à ce moment de son œuvre où
il travaillait au David et au tableau du Baptême du Christ. C’était
l’époque où son élève Léonard, dans toute la fleur de la jeunesse, s’inspi-
rait, selon Yasari, de ces têtes de femme au sourire plein de morbidesse,
aux cheveux ondulés, au tendre et caressant regard, où le Verrocchio avait
mis les suprêmes séductions de son génie. C’est bien à la phrase du
Vasari que semblent répondre les deux anges de la collection Thiers. Je
les mets, sans hésitation, au premier rang des œuvres les plus exquises
et en même temps les plus délicatement personnelles qu’ait produites
le xve siècle italien.
Le Louvre n’eût-il acquis que cet inestimable trésor, nous aurions
encore à féliciter le ministre d’avoir accepté le legs de la collection Thiers.
Mais celle-ci contient assez de belles choses pour que nous restions,
malgré tout, profondément touchés de l’acte généreux qui les a mis en
la possession de la France.
LOUIS GONSE.
ÔÀZETTË DES BEAUX-ARTS.
Mais s’ils se rapprochent, comme dessin général, des anges qui figurent
dans le tombeau de Pistoie, ils leur sont infiniment supérieurs comme
faire, comme goût, comme élégance; à ce point de faire douter que le
Verrocchio ait jamais mis la main au marbre de ce dernier ouvrage.
Gomme style, ils correspondent à ce moment de son œuvre où
il travaillait au David et au tableau du Baptême du Christ. C’était
l’époque où son élève Léonard, dans toute la fleur de la jeunesse, s’inspi-
rait, selon Yasari, de ces têtes de femme au sourire plein de morbidesse,
aux cheveux ondulés, au tendre et caressant regard, où le Verrocchio avait
mis les suprêmes séductions de son génie. C’est bien à la phrase du
Vasari que semblent répondre les deux anges de la collection Thiers. Je
les mets, sans hésitation, au premier rang des œuvres les plus exquises
et en même temps les plus délicatement personnelles qu’ait produites
le xve siècle italien.
Le Louvre n’eût-il acquis que cet inestimable trésor, nous aurions
encore à féliciter le ministre d’avoir accepté le legs de la collection Thiers.
Mais celle-ci contient assez de belles choses pour que nous restions,
malgré tout, profondément touchés de l’acte généreux qui les a mis en
la possession de la France.
LOUIS GONSE.