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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 30.1884

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Nr. 5
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Sédille, Paul: L' architecture moderne à Vienne, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0502

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466

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

industries d’art souffrent chaque jour davantage de la concurrence étran-
gère, de plus en plus instruite, encouragée et envahissante.

Mais le monument qui a depuis longtemps établi la réputation de Fers-
tel à Vienne, c’est l’Église votive. En 1853, l’archiduc Ferdinand-Maxi-
milien, plus tard empereur du Mexique, convia tous les peuples si divers
de la monarchie à élever une grande église pour rendre grâces au ciel
d’avoir préservé les jours de l’empereur, menacés par un criminel atten-
tat. Les souscriptions affluèrent et tous les architectes autrichiens et étran-
gers furent invités à présenter des projets suivant un programme donné.

Celui de Ferstel fut classé premier parmi soixante-quinze projets en-
voyés1. Commencés en 1856, sous la direction de cet architecte, continués
sans interruption, les travaux n’ont été terminés qu’en 1878 et inaugurés le
24 avril 1879 2, jour anniversaire des noces d’argent de l’empereur. Le
style gothique était imposé. Ferstel fit une merveille en s’inspirant des
meilleurs édifices du xme au xive siècle.

L’église se compose d’une nef avec bas côtés, d’un transept avec
doubles chapelles accolées aux extrémités, et d’un chœur avec collaté-
raux, autour duquel rayonnent sept chapelles absidales. Deux hautes tours
avec flèches en pierre dominent la façade principale, percée de trois portes
diadêmées de gâbles riches. Les hautes fenêtres de la nef et du tran-
sept sont également surmontées de gâbles qui silhouettent les corniches
supérieures et contribuent avec les arcs-boutants à mouvementer l’enve-
loppe générale de l’édifice. Les petites chapelles du transept s’ac-
cusent en contre-bas, à droite et à gauche des portails latéraux abrités
sous un avant-porche flanqué d’escaliers. Leurs spirales ajourées mon-
tent élégamment jusqu’aux combles ; à la croisée s’élève une flèche mé-
tallique. Telle est la physionomie générale de cette église toute d’élan-
cement et de grâce.

A l’intérieur, la nef dresse ses colonnettes en faisceaux jusqu’aux
voûtes d’azur ornementées dans une tonalité riche harmonisée d’or. Le
mobilier; la chaire de pierre inspirée par celle de Saint-Étienne; le
maître-autel en orfèvrerie surmonté d’un baldaquin à pinacles sur
quatre colonnes de marbre rouge; les grilles en fer forgé, travaux dans les-
quels les forgerons viennois sont restés maîtres ; les lustres, la menuiserie,
les vitraux bien composés, tout témoigne de la conscience apportée par
l’architecte dans l’étude des moindres détails de ce très remarquable édifice.

\. Ferstel n’avait alors que vingt-cinq ans. La nouvelle de son succès lui parvint
àXaples où il se trouvait, ayant obtenu de l’Empereur une bourse pour faire un voyage
d’étude en Italie.

2. Voy. Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. XXI, p. 274.
 
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