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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 30.1884

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Nr. 5
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Chantelou, Paul Fréart de; Lalanne, Ludovic [Editor]: Journal du voyage du cavalier Bernin en France, [24]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0508

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GAZETTE DES BEAUX-AKTS.

combien j’ai d’intelligence dans tout ce qui regarde ces arts-ci. Je l’ai remer-
cié lui disant que je lui étais bien obligé, que j’étais payé par le plaisir que
j’avais eu auprès de lui, que d’ailleurs ce m’était un bonheur d’avoir eu la
compagnie d’un homme illustre et singulier comme il est, et qui tient depuis
si longtemps le premier rang parmi ceux de sa profession. Il s’est humilié et
a dit qu’il m’était bien obligé. Je lui ai ajouté que quand il donnerait quelque
opinion de moi avantageuse, elle servirait à autoriser ses ouvrages de l’excel-
lence desquels je suis très convaincu, mais qu’en France le nombre des
ignorants dans la beauté des arts est si grand, que si l’on ne cherche à donner
de la foi aux paroles de ceux qui entendent1, leur parti sera de beaucoup
trop faible. Je lui ai dit ce qu’avait le matin allégué M. le maréchal du
Plessis.

Au sortir de chez Bourdon, ayant ramené le Cavalier chez lui, je suis allé
chez M. Colbert et lui ai rendu compte de la question du matin. Il m’a dit
que si c’était le Cavalier, non seulement ces outils mais toute autre chose
lui serait accordée sans difïiculté, mais qu’un Pietro et un autre sans nom, il
n’y avait pas d’apparence; que cela était du droit des entrepreneurs; m'a
répété : si le Cavalier les voulait, etc. Je lui ai dit que je le lui dirais. Il m’a
dit qu’il le verrait; et comme je sortais, il m’a dit qu’il craignait bien que, le
Cavalier absent, les choses n’allassent pas bien. Étant revenu chez moi,
Mazières y est venu, qui m’a dit que ç’avait été à leurs dépens que cette
truelle et autres choses avaient été faites, qu’elles leur appartenaient de
droit, que M. Messier, qui avait servi au Val-de-Grâce, avait eu la truelle que
lui, Mazière, avait achetée à son inventaire; que si le Cavalier la voulait, il
était le maître; qu’il leur laissât seulement le marteau et une pince; que
Pietro avait dit : Questi coglioni francesi. J’ai répondu que j’y avais toujours
été et ne l’avais point entendu, qu’il ne fallait pas croire cela.

LUDOVIC LALANNE.

(La fin prochainement.)

1. C’est-à-dire : si l’on ne cherche pas à donner de l’autorité aux paroles de ceux qui sont
entendus dans les arts.
 
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