Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 30.1884

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Girard, Paul: Les céramiques de la Grèce propre vases peints et terres cuites
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0510

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
hlh

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

M. Dumont n’était pas seulement un administrateur de grand mérite, épris d’une
généreuse passion pour ce qu’il regardait comme une œuvre de relèvement national :
c’était encore un de nos savants les plus distingués. Ancien élève de l’École normale,
où il était entré en 1861, premier agrégé d’histoire, ancien membre do l’École
d’Athènes, chargé de différentes missions archéologiques dans les contrées du nord
de la Grèce, il avait su de bonne heure se faire un nom dans la science. A trente et
un ans, il comptait déjà parmi les maîtres. Docteur depuis 1870 \ connu par divers
travaux d’érudition et par d’autres, dont les tristes événements de la guerre franco-
allemande lui avaient fourni le sujet1 2, il était tout désigné pour organiser à Home la
nouvelle école d’archéologie dont il avait, un des premiers, entrevu l’utilité et qu’il
fut appelé à diriger en 1873. Deux ans plus tard, cette école qui, jusque-là, n’avait été
qu’une sorte d’annexe de l’École d’Athènes, était assez forte pour vivre indépendante,
et M. Dumont passait de Rome à Athènes, où il allait donner aux études archéolo-
giques une nouvelle et bienfaisante impulsion. La création du Bulletin de correspon-
dance hellénique, qui devait mettre l’Europe savante en rapport avec les archéologues
de l’Orient, celle de la Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Borne,
destinée à publier les principaux mémoires des membres des deux écoles, sont les
innovations capitales qui signalèrent sa direction. En 1878, l’École d’Athènes était en
bonne voie : M. Dumont revint en France remplir les fonctions de recteur, d’abord à
Grenoble, ensuite à Montpellier. C’est de Montpellier que M. Jules Ferry le fit venir,
en 1879, pour lui confier la direction de l’enseignement supérieur. Déjà, à ce moment,
il était correspondant de l’Académie des inscriptions : en 1882, l’Académie, voulant
récompenser ses nombreux travaux et cet infatigable dévouement à la science fran-
çaise dont il avait donné tant de preuves en Italie et en Grèce, lui ouvrit définitive-
ment ses portes.

M. Dumont a beaucoup écrit : pour ne parler que de ceux de ses ouvrages qui
concernent l’antiquité, épi graphie, archéologie figurée, art chrétien, monuments de
l’àge de pierre, il a tout abordé. Mais, parmi ses travaux, ce sont les travaux épigra-
phiques qui, par le nombre tout au moins, occupent le premier rang3. Il avait aussi
de l’art grec un vif sentiment : ayant beaucoup fréquenté les musées d’Athènes, fami-
lier avec tous les objets où se révèle ce sens exquis de la beauté qui distingue les
Grecs et particulièrement les Athéniens, il jugeait les œuvres de l’art hellénique avec
une grande sûreté, comme peut seul le faire un esprit qui a longtemps vécu dans une
intimité quotidienne avec les monuments. Son mémoire, encore inédit, sur les bas-
reliefs connus sous le nom de Banquets funèbres, mémoire couronné en 1867 par
l’Académie des inscriptions, est plein de remarques ingénieuses et fines sur la plas-
tique grecque et sur les procédés à la fois si simples et si habiles qui lui étaient
propres. Les miroirs fixèrent un moment son attention : il aimait les beaux dessins
qu’on y trouve gravés, et dont quelques-uns ont tant d’élégance et de charme 4. Mais,

1. Ses thèses ont pour titres : De plumbeis apud Græcos tesseris, et Essai sur la chronologie des
archontes athéniens postérieurs à la cxxnme Olympiade et sur la succession des magistrats éphèbiques.

2. Les Mobilisés aux avant-postes, dans la ltevue des Deux Mondes (15 janvier 1871); L’Alsace sous le
régime prussien depuis la bataille de Wœrlli, ibid. (1er juin 1871) ; La Propagande prussienne en Alsace,
ibid. (15 juin 1871).

3. Un de ses principaux ouvrages, l'Essai sur l’éphébie atlique, 2 volumes, Paris, Didot, 1875-76, est
une remarquable étude d’épigraphie. Citons encore, parmi ses autres travaux épigraphiques : Inscriptions
céramiques de la Grèce, dans les Archives des missions scientifiques (1871); Fastes éponymiques d’Athènes
(1874) ; Inscriptions et monuments figurés de la Thrace (1876), etc.

4. Voy. l'article intitulé Miroirs grecs ornés de figures au ti ait, dans les Monuments grecs publiés
 
Annotationen