DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:Sédille, Paul: L' architecture moderne à Vienne, 3
DOI Artikel:Saladin, Henri: L' art du Moyen Âge dans la Pouille, 3
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0552
51/t
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
autour de l’autel1. Les quatre colonnes qui supportent le tout sont en
marbre rouge, sauf une, qui est en marbre violacé; les chapiteaux et les
bases sont en marbre blanc. Le chapiteau qui forme en-tête à l’article de
la Gazette du 1er mai 1S83 est l’un de ces chapiteaux ; l’abaque est sou-
tenu par quatre anges qui reposent sur de longues feuilles grêles ; quatre
parties droites soulagent les milieux des faces de l’abaque. Sur l’autel
était placée, lors de mon voyage, une belle croix en argent doré du
xive siècle2.
Les marches sur lesquelles pose le ciborium sont au nombre de trois.
La contre-marche de la première porte l’inscription suivante, consacrée
par Eustache à son prédécesseur Hélie :
His gradibus tumidis ascensusad alta negatur
His gradibus blandis querere (sic) celsa datur
Ergo ne lumeas qui sursum scandere queris sic
Sis humilis supplex planus et altus eris
Utpaler helias hoc templum qui prius egit
Quod pater Eustasius sic decorando régit.
Enfin les deux autres contre-marches sont décorées, la première, d’une
suite d’étoiles octogonales où sont dessinés des oiseaux; la deuxième,
d’une suite de palmettes symétriques ; les ornements se détachent en clair
sur un fond légèrement défoncé et rempli d’un ciment coloré mêlé à des
fragments de pâtes vitrifiées d’une tonalité alternativement verdâtre et
rougeâtre.
Cet ensemble, fort original, a un caractère presque brutal, mais très
accusé et très franc; on peut le rapprocher de certains ciboriums des ba-
siliques de Rome.
Dans ce chœur, nous remarquons aussi deux lutrins ou pupitres en
fer forgé d’une composition pleine de franchise. Celui que nous donnons,
fort simple, doit dater du xm° siècle; l’autre, plus cherché, doit dater de
la fin du xvc.
1. Usage actuellement en vigueur dans les mosquées arabes; telles sont les lampes
suspendues à des trabes devant un tombeau ou devant le sanctuaire (mihrab), de la
grande mosquée de Kérouan, par exemple.
2. Vov. plus loin, au trésor de l’église. Il faut rappeler ici qu’àLucera, à la cathé-
drale, on montre dans le trésor une reliure de missel formant diptyque, faite en argent
doré, repoussé et ciselé. On y remarque de fort beaux émaux champlevés. Les figures
et les animaux symbolisant les quatre évangélistes sont d’un très beau style. Nous
souhaitons qu’un lecteur de la Gazette, plus heureux que nous, puisse trouver le temps
de faire de cet objet, ainsi que d’une pixyde en argent doré du xivc siècle, une élude
détaillée.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
autour de l’autel1. Les quatre colonnes qui supportent le tout sont en
marbre rouge, sauf une, qui est en marbre violacé; les chapiteaux et les
bases sont en marbre blanc. Le chapiteau qui forme en-tête à l’article de
la Gazette du 1er mai 1S83 est l’un de ces chapiteaux ; l’abaque est sou-
tenu par quatre anges qui reposent sur de longues feuilles grêles ; quatre
parties droites soulagent les milieux des faces de l’abaque. Sur l’autel
était placée, lors de mon voyage, une belle croix en argent doré du
xive siècle2.
Les marches sur lesquelles pose le ciborium sont au nombre de trois.
La contre-marche de la première porte l’inscription suivante, consacrée
par Eustache à son prédécesseur Hélie :
His gradibus tumidis ascensusad alta negatur
His gradibus blandis querere (sic) celsa datur
Ergo ne lumeas qui sursum scandere queris sic
Sis humilis supplex planus et altus eris
Utpaler helias hoc templum qui prius egit
Quod pater Eustasius sic decorando régit.
Enfin les deux autres contre-marches sont décorées, la première, d’une
suite d’étoiles octogonales où sont dessinés des oiseaux; la deuxième,
d’une suite de palmettes symétriques ; les ornements se détachent en clair
sur un fond légèrement défoncé et rempli d’un ciment coloré mêlé à des
fragments de pâtes vitrifiées d’une tonalité alternativement verdâtre et
rougeâtre.
Cet ensemble, fort original, a un caractère presque brutal, mais très
accusé et très franc; on peut le rapprocher de certains ciboriums des ba-
siliques de Rome.
Dans ce chœur, nous remarquons aussi deux lutrins ou pupitres en
fer forgé d’une composition pleine de franchise. Celui que nous donnons,
fort simple, doit dater du xm° siècle; l’autre, plus cherché, doit dater de
la fin du xvc.
1. Usage actuellement en vigueur dans les mosquées arabes; telles sont les lampes
suspendues à des trabes devant un tombeau ou devant le sanctuaire (mihrab), de la
grande mosquée de Kérouan, par exemple.
2. Vov. plus loin, au trésor de l’église. Il faut rappeler ici qu’àLucera, à la cathé-
drale, on montre dans le trésor une reliure de missel formant diptyque, faite en argent
doré, repoussé et ciselé. On y remarque de fort beaux émaux champlevés. Les figures
et les animaux symbolisant les quatre évangélistes sont d’un très beau style. Nous
souhaitons qu’un lecteur de la Gazette, plus heureux que nous, puisse trouver le temps
de faire de cet objet, ainsi que d’une pixyde en argent doré du xivc siècle, une élude
détaillée.