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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
colonnes de marbre ; les archevêques Nicolas et Hélie continuèrent l’œuvre
de la cathédrale. En 1156, Bari fut détruit par Guillaume le Mauvais ; les
églises eurent beaucoup à souffrir : l’archevêque Jean répara les dom-
mages, fit quelques améliorations en donnant plus de grandeur aux baies
qui éclairaient l’édifice ; on restaura et on consolida la construction. Jean
y fit déposer le corps de San Sabino, qui avait été trouvé sous l’autel de
l’ancienne cathédrale; l’inscription suivante, lue par Ughelli dans la
crypte, l’indique bien 1 :
Tumba beati membra Sabini continet ista
... Condidit hic præsul ilia
Ouæ Bari primas primus palefecit Ilelia-q
Tandem sanctorum sublimatore favenle
Urbs et Barensis pâtre consolata Joanne
Qui simplex, pistus, prudens pius atque pudicus
Basilicam istam veterem nimis et tenebrosam,
Ut decet et decuit, digno cultu renovavit.
Cum tribus hanc aris postquam de more sacravit
In media sancti Sabini membra locavit,
Quæ Magdalenæ sub honore sacræ Mariæ
Membrorum non est primi quoque Martvris expers.
Y. Idus febr. Ind. IV.
Depuis la fin du xne siècle, la cathédrale n’a pas éprouvé de change-
ments importants jusqu’au xvme siècle. En 1267, le campanile s’écroula
pendant un violent tremblement de terre. On le reconstruisit presque
aussitôt, et tel il est encore aujourd’hui.
Cette église, sur le même plan que Saint-Nicolas, a sa nef intacte
comme disposition, et n’a pas été, comme celle-ci, encombrée par deux
grands arcs intérieurs ; mais toute la construction a été revêtue, au siècle
dernier, de stucs d’un rocaille tout italien, ce qui enlève à cette église
la majesté que lui donnait sa disposition en forme de basilique. Le tam-
bour octogonal de la coupole est d’un aspect presque arabe, mais le cam-
panile élancé, qui s’élève à côté de la nef, a plus encore le caractère
oriental. Les masses sont absolument arabes, et plus qu’à Trani on
reconnaît l’influence de l’Orient.
Les façades latérales sont analogues à celles de Saint-Nicolas, aussi
fermes et aussi fines.
A la hauteur d’un étage, à la façade postérieure, se trouve une fort
belle fenêtre dont nous donnerons une description détaillée. C’est un des
\. Huilard-Bréolle, ouvrage ciré.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
colonnes de marbre ; les archevêques Nicolas et Hélie continuèrent l’œuvre
de la cathédrale. En 1156, Bari fut détruit par Guillaume le Mauvais ; les
églises eurent beaucoup à souffrir : l’archevêque Jean répara les dom-
mages, fit quelques améliorations en donnant plus de grandeur aux baies
qui éclairaient l’édifice ; on restaura et on consolida la construction. Jean
y fit déposer le corps de San Sabino, qui avait été trouvé sous l’autel de
l’ancienne cathédrale; l’inscription suivante, lue par Ughelli dans la
crypte, l’indique bien 1 :
Tumba beati membra Sabini continet ista
... Condidit hic præsul ilia
Ouæ Bari primas primus palefecit Ilelia-q
Tandem sanctorum sublimatore favenle
Urbs et Barensis pâtre consolata Joanne
Qui simplex, pistus, prudens pius atque pudicus
Basilicam istam veterem nimis et tenebrosam,
Ut decet et decuit, digno cultu renovavit.
Cum tribus hanc aris postquam de more sacravit
In media sancti Sabini membra locavit,
Quæ Magdalenæ sub honore sacræ Mariæ
Membrorum non est primi quoque Martvris expers.
Y. Idus febr. Ind. IV.
Depuis la fin du xne siècle, la cathédrale n’a pas éprouvé de change-
ments importants jusqu’au xvme siècle. En 1267, le campanile s’écroula
pendant un violent tremblement de terre. On le reconstruisit presque
aussitôt, et tel il est encore aujourd’hui.
Cette église, sur le même plan que Saint-Nicolas, a sa nef intacte
comme disposition, et n’a pas été, comme celle-ci, encombrée par deux
grands arcs intérieurs ; mais toute la construction a été revêtue, au siècle
dernier, de stucs d’un rocaille tout italien, ce qui enlève à cette église
la majesté que lui donnait sa disposition en forme de basilique. Le tam-
bour octogonal de la coupole est d’un aspect presque arabe, mais le cam-
panile élancé, qui s’élève à côté de la nef, a plus encore le caractère
oriental. Les masses sont absolument arabes, et plus qu’à Trani on
reconnaît l’influence de l’Orient.
Les façades latérales sont analogues à celles de Saint-Nicolas, aussi
fermes et aussi fines.
A la hauteur d’un étage, à la façade postérieure, se trouve une fort
belle fenêtre dont nous donnerons une description détaillée. C’est un des
\. Huilard-Bréolle, ouvrage ciré.