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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 1
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Palustre, Léon: Germain Pilon, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0023

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GERMAIN PILON.

19

10 juillet 1559, a amené sur le trône un jeune prince aussi faible de
corps que d’esprit et chacun a le pressentiment du peu de durée du
nouveau règne. Catherine de Médicis, quel que soit son désir de se
lancer dans de grandes entreprises, croit prudent d’attendre. Elle
s’efface devant Marie Stuart, qui, tout heureuse de pouvoir à son tour
former des projets et les exécuter, s’empresse d’ajouter à l’agrément
de Fontainebleau par la création d’un jardin, en arrière de la galerie
de François Ier, sur un terrain assez peu régulier, que limitent par-
tiellement, à l’Ouest, les bâtiments de la Basse-Cour (Cour du
Cheval-Blanc), à l’Est, ceux de la cour dite de l'Ovale 1. Du reste, et
s’il en était autrement, nous n’aurions pas à y faire attention, tout
est loin de se borner à l’aplanissement du sol non plus qu’à la dispo-
sition de carrés symétriques, bizarrement découpés au moyen de
plantes basses, ce qui constituait la décoration connue sous le nom de
« parterre des broderies ». Du côté Nord, tout le fond était occupé
par une « grande salle de bois » dont Du Cerceau nous a conservé
le plan en même temps que la silhouette 1 2. A proprement parler, on
dirait une longue galerie ajourée sur ses deux faces que terminent
deux ailes légèrement en retour. Latoiture treillagée est entièrement
plate et les murs sont partout remplacés par des colonnes que les
comptes portent au nombre de vingt-quatre et pour lesquelles on fit
appel à Ambroise Perret.

Du dessin de Du Cerceau il semble résulter que si la galerie
centrale était ouverte, le contraire existait pour les avant-corps, aux
deux extrémités. Même à une certaine hauteur se creusent des
niches dans lesquelles des statues ont pris place. Ceci pour nous est
très important, car ainsi se trouve expliqué le passage suivant des
comptes : « Audit Pilon, la somme de 50 livres, pour quatre figures
en bois, l’une de Mars, l’autre de Mercure, l’autre de Juno, et l’autre
de Vénus, de l’ordonnance dudit abbé de Saint-Martin, pour la déco-
ration d’icelluy jardin. » Peut-être n’est-ce ici qu’un dernier
payement, car un peu plus haut nous lisons : « A Germain Pilon,
sculpteur, la somme de 15 livres, pour les ouvrages de son art par
luy faits audit jardin. — Audit Pilon, la somme de 40 livres, pour
plusieurs autres figures de bois. » Le peu de durée des travaux, car

1. Ce jardin dit alors « de la Reyne », prit plus tard et conserve encore
aujourd'hui le nom de jardin de Diane ou de l’Orangerie.

2. Les plus excellents bâtiments de France. Voir surtout les planches qui portent
en légendes : Le plan de tout le bastiment et Veues du lieu du coslé du bourg.
 
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