Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 11.1894)

L’ORIGINE ET LES CARACTÈRES

DE

L’ART GALLO-ROMAIN

(deuxième et dernier aktici.s *.)

y

Si, dès le Ier siècle de notre ère, c’est l’art
gréco-égyptien qui domine en Italie — et
Ton en citerait bien des preuves, comme la
mosaïque célèbre de Palestrine 2 3 4 — il n’est
pas surprenant que la même influence se
retrouve en Gaule. Elle y pénétra non seule-
ment par la voie des Alpes, du côté de l’Ita-
lie, mais, d’une manière plus directe, par
les relations de l’Egypte gréco-romaine
avec la vallée du Rhône, grande voie qu’a
suivie la civilisation hellénique pour s’in-
troduire dans la Gaule orientale.

Strabon dit que les Alexandrins reçoivent
beaucoup d’étrangers chez eux et envoient
aussi beaucoup des leurs au dehors 3. Mar-
seille fut toujours en relations avec l’Égypte; encore au début de
1 époque mérovingienne, c’est par là que le papyrus égyptien arri-
vait en Gaule; il fallait, pour cela, trente jours de navigation1. Il est
aussi question de vaisseaux égyptiens allant à Narbonne. A Nirnes,

1. Voir la Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. X, p. 3G9.

2. Gazette archéologique, 1879, p. 80.

3. Strabon, IV, 10, 13.

4. Sulpicc Sévère, Dialogues, 1, 1.

xi. — 3e période. -1