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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 5
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Gayet, Albert: Correspondance d'Égypte: le trésor de la pyramide de Dahchour
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0445

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CORRESPONDANCE D’ÉGYPTE

LE TRÉSOR DE LA PYRAMIDE DE D A H C H O U R

Le Caire, 14 avril 1894.

La découverte du trésor de la pyramide de D ah chou r est un fait capital pour
l’histoire de la joaillerie orientale, dont, à cette heure, il n'est possible de dégager
que les grandes lignes : en tous cas, l'examen le plus sommaire des documents
nouveaux ainsi fournis à la critique permet d’affirmer que l’opinion qu’on s'était
formée sur la filiation des écoles égyptiennes et asiatiques est fausse; et qu’on doit
reprendre par la base l’étude de son évolution.

Dahchour est le nom d’un misérable village arabe, adossé à l'extrême limite sud
des ruines qui marquent l’emplacement de l'ancienne nécropole de Memphis. Quatre
pyramides se dressent là, dont, en dépit de constantes investigations, on n’avait pu
découvrir les caveaux, et qui étaient restées comme autant d'énigmes. Deux sont
bâties en pierre, les deux autres en briques crues. La première de ces deux-ci a une
structure insolite. Vers le milieu de sa hauteur, ses lignes se brisent sous un angle
assez marqué : la moitié inférieure présente une inclinaison de 34°,41 sur l’horizon;
la moitié supérieure un angle de 42°,59. « On dirait un mastaba surmonté d’une man-
sarde gigantesque. »

Aussi, depuis longtemps déjà, l'attention du monde savant s’était portée vers
cette singulière pyramide, mais jusqu'ici sans résultat. Des indices recueillis dans
le voisinage, on était arrivé à conclure qu’elle appartenait au plus ancien groupe de
la nécropole; certains précisaient même le règne et allaient jusqu’à l'attribuer au
roi Snéfrou (IIIe dynastie).

Les fouilles exécutées en ce moment par l’éminent directeur du service des anti-
quités égyptiennes, M de Morgan, sont venues anéantir cette théorie si subtilement
élaborée et prouver que, loin d'être les plus anciennes du cimetière memphite, les
pyramides de Dahchour appartiennent au moyen empire et abritent tous les caveaux
de la famille des Ousortasen.

C'est qu’aussi, pour la première fois depuis que le service des antiquités égyp-
tiennes existe, ces fouilles ont pu, grâce aux connaissances techniques du Directeur,
être conduites avec méthode. Ingénieur des mines, M. de Morgan a fait preuve d’une
 
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