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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 6
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Ritter, William: La troisième exposition internationale des beaux-arts, et l'exposition des arts graphiques à Vienne: correspondance d'Autriche
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0532

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CORRESPONDANCE D’AUTRICHE

LA TROISIÈME EXPOSITION INTERNATIONALE DES BEAUX-ARTS
ET L'EXPOSITION DES ARTS GRAPHIQUES A VIENNE

e 6 mars s’est ouverte à Vienne la troisième exposition interna-
tionale de peinture. Les deux premières n’avaient guère fait
parler d’elles; et si cette troisième mérite d’attirer l’attention,
c’est encore plus à cause de l'effort accompli sur un terrain
mal préparé, et au milieu d’encouragements timides, par un
vaillant petit groupe d’artistes autrichiens, qu’à cause du
nombre des œuvres de valeur exposées. Cette petite pléiade
autrichienne d’artistes modernes, qui cherchent de tout leur
pouvoir à éveiller un peu le goût artistique de leur capitale et qui prennent leur mot
à Paris ou à Munich, aura certes beaucoup à faire pour élever le sentiment du public
viennois au niveau de celui du public parisien.

Quand il s’agit de peinture, il faut bien l’avouer, nous sommes ici très loin de
Paris ou de Munich! MM. Donnât et Carolus Duran, qui sont venus représenter la
France à la cérémonie d’inauguration présidée par l’archiduc Rainer protecteur
attitré de l'art en Autriche, ont eu beau, dans leur aimable discours, se consoler du
regret de ne pouvoir remercier leurs hôtes en allemand par l’inévitable formule de
« l’art, langue universelle », il n’y a précisément pas de ville au monde où ce lan-
gage, ou plutôt les formes modernes de ce langage, soient moins comprises
qu’à Vienne. Sauf quelques rares amateurs au premier rang desquels il faut
mentionner le comte Lanskorowsky-Brzezic, et le marquis Pallavicini, l'aristo-
cratie autrichienne manifeste le goût le plus déplorable pour la photogra-
phie peinte et la chromolithographie. L’unique grand peintre produit de nos jours
par Vienne, Pettenkofen. n’y a jamais été réellement apprécié. Quant à Makart,
on sait à quoi en est réduite la réputation de son art décoratif un peu gros et
théâtral; et qui étudie aujourd'hui son œuvre est stupéfait de l'engouement qu’elle
a pu provoquer.

La meilleure preuve du goût malheureux du public viennois acheteur est dans
ce fait-ci : jamais on ne croirait sans l’avoir contrôlé à l'insignifiance de la géné-
ralité des œuvres vendues. Littéralement, tout ce qui est très mauvais a été acheté :
toutes les anecdotes mesquines et fignolées, tout ce qui ressemble à un dessus de
 
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