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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 1
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Marye, Georges: L' exposition d'art musulman, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0075

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

marque de l’Arsenal de Saint-Irène de Constantinople, ainsi qu’un
frontal de cheval à M. Gustave Jacquet. M. Gérôme a prêté un chan-
frein de cheval garni de pierres de couleur, et qui est repoussé avec
une science de dessin qui lui donne l’apparence d'une pièce d’ana-
tomie.

Nous retrouvons encore M. Edouard Blanc avec les armes qu’il a
l’apportées de son voyage d’exploration au Pamir et au Turkestan,
quelques-unes aussi provenant de l’Algérie et de la Tunisie, cottes de
mailles, casques, cuirasses, fusils, couteaux circassiens, épées toua-
regs avec l’emblème de la Croix, etc.

M. Ch. Tillot a de belles pièces d'armures persanes, ainsi que
M. Henri Chevalier et M. Clément. M. Ch. Manheim a prêté de pré-
cieuses armes. Les épées sont aussi en grand nombre; deux d’entre
elles sont à signaler, le sabre indo-musulman et le yatagan de
M. Badin. La belle armure indo-musulmane de M. Léon Clery a été
très admirée. Une mention spéciale doit être faite pour la magnifique
collection de couteaux, poignards, tromblons (dont le tromblon d’Ali
Tabellini, pacha de Janina) qui appartient au peintre romantique
Camille Rogier.

La collection des tapis n’a pas été moins remarquable. Depuis la
vente Goupil on n’avaitpas vu un aussi bel assemblage de tapis persans.
M. le baron Edmond de Rothschild avait bien voulu laisser sortir de
chez lui deux tapis persans soie et argent du xive siècle, deux monu-
ments de toute beauté qui ont fait l’admiration de tous. MM. Ch. Tillot,
Stanislas Baron, Jules Maciet, le généreux donateur, ont prêté des
pièces du plus haut intérêt. Le Lapis de M. Maciet est d’une inspiration
chinoise bien caractérisée. Parmi ceux de M. Stanislas Baron, il en
est un qui tenait tout le fond d’une salle et qui la décorait avec
ces tons doux et harmonieux des beaux tapis du xve siècle. Les
médaillons, remplis par des scènes de chasse, sont délicatement des-
sinés.

M. Hakky-Bey figure encore dans cette partie de l’Exposition
avec plusieurs pièces très belles, entre autres un petit tapis de soie
du xme siècle où l’inspiration chinoise se mêle à un souvenir sassa-
nide, comme on le voit par la gravure ci-contre.

Avec la collection de M. Édouard Blanc, on pourrait reconstituer
Thistoire du tapis dans le Turkestan. L’industrie de Bokkara est
représentée par de nombreux spécimens. M. Masson a aussi une belle
suite de tapis. A ces documents on peut joindre des bandes, exposées
 
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