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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Hymans, Henri: Le Musée du Prado, [7], Les écoles du nord - Rubens et le XVIIe siècle: les musées de Madrid
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0096

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90

GAZETTE UES BEAUX-ARTS.

Van Dyck, Porter eut une part très large dans les succès du portrai-
tiste auprès du roi Charles, dont il était le camérier.

Etrange contraste que celui de ce gros Anglais réjoui avec ce
type de rare finesse que nous représente Van Dyck, vu ici, comme
presque toujours, de trois quarts1, c’est-à-dire sous l’angle le plus
favorable à la mise en bel effet des grâces de sa personne. Le peintre
est vêtu de velours noir, ganté de peau de daim. Porter est en satin
blanc à taillades. La note est extrêmement distinguée en dépit de
cette froideur générale qui, en Angleterre, eut trop tôt raison des
élans du maître.

D’autre part, le séjour de Van Dyck à la cour de Londres a laissé
sa trace dans un ensemble de portraits dont la suprême élégance est
merveilleusement servie par la distinction même de ses modèles. Le
Prado possède, sous la date de 1638, une effigie de la Comtesse
d Oxford digne, à tous égards, de figurer parmi les productions les
plus accomplies du peintre anversois.

La belle Diane Cecil, dont le corsage de satin noir laisse à décou-
vert les plus belles épaules du monde, nous donne l’échantillon par-
fait des ladies dont peut-être Van Dyck créa le type. Elle semble
mesurer la hauteur de son dédain à celle de notre admiration. Que
d’art, que d’entente de la chose à rendre, que de sûreté surtout dans
sa réalisation, que de raffinement chez le peintre, en cet art de plaire
où nul ne l’égala !

Je note, en passant, que Van Dyck a mis assez d’affectation à
donner à ses Anglaises ces airs hautains qui. sans doute, leur étaient
propres. Il est fréquent que le coup d’œil dont elles nous gratifient
porte en bas et de côté. Cela n’est point au désavantage de leur
beauté, mais je constate que les Flamandes n’ont jamais pareille
attitude.

Pour en revenir à la comtesse d’Oxford, la manière anglaise de
Van Dyck, dont l’exposilion faite à la Grosvenor Gallery, il y a peu
d’années, permit une étude aussi agréable qu’approfondie, n’a rien
mis en relief de plus distingué que ce portrait.

Je dois à M. Lionel Cust, du British Muséum, de savoir que le
comte de Stamford possède une répétition de cette exquise peinture,
renseignement deux fois précieux, attendu que Smith ne mentionne
pas plus ce portrait que celui de Madrid. Il n’a point figuré non plus
à l'Exposition de 1887. Sans l’avoir vu, je prends sur moi d’affirmer

I. t oir l’cau-forle de M. Courboin, 3e per., i. X, p. 334.
 
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