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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 2
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Reymond, Marcel: La sculpture florentine au XIVe et au XVe siècle, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0129

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122

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

La Loggia dei Lanzi. — Un pur échantillon de l'art florentin,
dans la tradition d'André de Pise, nous est fourni par les Vertus qui
décorent la Loggia dei Lanzi. Ces Vertus, sculptées de 1380 à 1386,
sont l'œuvre de Giovanni d’Ambrogio, maître que nous retrouverons
dans les travaux du Dôme, et surtout de Jacopo di Piero à qui paraît
revenir la plus grande part du travail L

Dans cette représentation des Vertus qui peut être classée parmi
les meilleures œuvres de l’art chrétien, il faut noter une intéressante
particularité: c’est la place spéciale faite à l’une d’elles. Parmi les
sept Vertus (théologales et cardinales), six sont représentées de
la même manière, en demi-relief, et placées au même niveau dans
l’entredeux des arcs de la Loggia. Mais une des Vertus a été sortie
du rang; sculptée en plein relief, dans une niche somptueuse, elle
trône comme une Reine au-dessus de toutes les autres, c’est la
Charité. Elle est assise, tenant un cœur d’une main, et de l’autre
soutenant un enfant nu qui prend son sein. Cette Charité ressemble
tellement à une Madone que nombre d’écrivains y ont été trompés
et ont écrit que six Vertus seulement étaient représentées sur la
Loggia dei Lanzi et que la Charité était absente.

Je voudrais pouvoir faire connaître au lecteur cette statue
qui est un véritable chef-d’œuvre, mais en Italie, où les moindres
œuvres du xvie siècle sont photographiées, le xive ne jouit pas encore
de la même faveur et l’on chercherait en vain, soit en détail, soit
même dans une vue d’ensemble, une reproduction de la délicieuse
Charité de la Loggia dei Lanzi2.

Le Dôme. — D'après les documents conservés aux archives, nous
savons que les plus anciens travaux de sculpture faits au Dôme de
Florence ne remontent pas au delà de 1357. En 1357, nous voyons
pour la première fois une statue commandée à Francesco Talenti, mais

l■ On ne peut pas supposer que ce Jacopo di Piero ait été le fils de Piero di
Giovanni Tedesco, car il devait être plus âgé que lui; mais les dates ne s'oppose-
raient pas à ce qu’il ait été le fils de ce Piero de Florence qui, en 1337, travaillait
à 1 autel de Pistoia.

2. J’ai signalé les lacunes existant dans leur collection à MM. Alinari qui m’ont
assuré qu'ils feraient prochainement tous leurs efforls pour les combler. J'espère
donc que bientôt les amateurs pourront connaître un certain nombre d'œuvres
non encore photographiées, telles que la Charité de la Loggia dei Lanzi, la Madone
d Or san Michèle, la Madone d’Arnoldo au Bigallo, les Apôtres du Palais lticcardi,
les statuettes du Bargello. Quand aurons-nous la Madone du portail d'Orvielo ?
 
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