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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

DOI issue:
Nr. 2
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Reymond, Marcel: La sculpture florentine au XIVe et au XVe siècle, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0133

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

12]

Quant aux autres statues de la façade du Dôme qui furent sculptées
en grande partie par Piero di Giovanni Tedesco et par Niccolo di
Piero d’Arezzo, de 1390 à 1400, il en subsiste encore un certain
nombre. Sans parler des statues, aujourd’hui en fort mauvais état,
qui sont hors de la Porta romana, sur la route de Poggio impé-
riale, on peut en voir deux au Bargello et quatre dans la cour
du Palais Ricardi. Les statues du palais Ricardi, plus énergiques
que les œuvres connues de Niccolo d’Arezzo, pourraient bien repré-
senter le styfie de Piero di Giovanni, ce maitre allemand qui eut
une part prépondérante dans cette décoration de la façade du
Dôme.

Parmi toutes ces statues, nous n’avons à signaler aucune pièce de
premier ordre. Il semble que l’école florentine n’était pas encore
sufiisamment familiarisée avec ce genre de travaux. La statuaire
monumentale ne prendra une réelle grandeur que dans les œuvres
de la génération suivante, entre les mains de Nanni di Banco et de
Donatello.

Il faut noter au surplus ce fait assez curieux que, pour nombre de
ces statues, les dessins en avaient été commandés à des peintres.
Ainsi, un document de 1387 nous signale des dessins faits par
Lorenzo di Bicci, Agnolo Gaddi et Spinello Spinelli pour les statues
de Piero di Giovanni Tedesco; de même en 1380 le dessin des Vertus
pour la Loggia dei Lanzi est demandé à Agnolo Gaddi. C’est là un
fait important à noter, car nous ne le retrouverons plus dans la suite,
et il est le témoignage de la suprématie de l’école de peinture floren-
tine au xive siècle. Du reste, pour juger le talent des maîtres giot-
tesques dans la représentation des figures de saints, il suffit de
regarder au Dôme même de Florence les fresques et les merveilleux
vitraux du transept méridional.

Au cours de toute cette étude sur le xive siècle, nous avons
constaté que, pour connaître la valeur de l’école de sculpture floren-
tine, il ne faut pas interrogerla statuaire monumentale, qui n’apparut
chez elle que tardivement et qui mit longtemps à s’y acclimater. La
gloire du xive siècle est surtout dans le bas-relief et dans la déco-
ration. Si, par sa grande statuaire, l’art florentin dépend plus ou
moins des écoles étrangères, par des œuvres telles que le Campanile,
la Porte du Baptistère, le Tabernacle d'Or san Michèle, il s’affirme
avec toute la puissance de son originalité. Cette finesse du génie
florentin, son amour de l’ornementation délicate va se manifester à
 
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