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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Falize, Lucien: Claudius Popelin et la Renaissance des émaux peints, [6]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0140

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132

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

•et pénétrer le problème de l’émail, il tâtonna, il chercha, il subit tous
les déboires que réserve au débutant le plus ingrat des métiers. Il crut
avoir trouvé : il courut chez un orfèvre, lui montra l’émail qu’il avait
peint, et subit une rebuffade ; il alla consulter un bronzier qu'il croyait
plus indulgent ou plus artiste, et fut à peine reçu et écouté par lui.

Ce qui eût découragé beaucoup d’autres n'abattit pas Grand-
homme. Son état de bijoutier le faisait vivre, il essaya d’appliquer la
peinture sur émail aux. choses de son métier ; comme Meyer faisait
des petits sujets peints pour les joailliers, il essaya d’en faire aussi,
leur donnant une allure plus gracieuse, apportant à la composition
de ses profils, au caractère de ses ajustements un soin particulier.
Il réussit grâce au concours de Gagneré, grâce aussi aux leçons qu'il
avait prises autrefois de MmeIsbert, peintre miniaturiste et élève
■elle-même d’Ary Scheffer.

Chez Gagneré, un jour qu’il surveillait la cuisson de ses pla-
quettes émaillées, Grandhomme rencontra M. Mollard, que j’ai nommé
■déjà ; ils causèrent : tous deux aimaient l’émail d’une passion égale,
mais avec des dispositions très différentes, — Mollard en chercheur,
Grandhomme en artiste. Mollard avait cessé de peindre et d’exposer,
c'était un bijoutier-orfèvre de talent, il sacrifiait à la poursuite de
ses problèmes le temps qu’il dérobait aux affaires; dédaigneux des
produits qu’on trouve dans le commerce, jaloux de découvrir des
tons plus riches, des blancs moins crus, un rouge opaque aussi lumi-
neux que celui de la Chine, des fondants n’altérant pas la nuance des
oxydes métalliques, Mollard avait organisé un laboratoire aussi com-
plet mais plus spécial que celui d’un chimiste. Il l’ouvrit à Grand-
homme, lui prêta ses fours, lui confia ses secrets, l’attira, l’encouragea,
lui donna des commandes et peu après introduisit auprès de lui un
autre artiste émailleur, Marshall, dont les jolis portraits sont aux
mains de quelques délicats.

C’est donc chez M. Mollard que Grandhomme a utilement tra-
vaillé d’abord, bénéficiant des découvertes de celui qui, pour lui,
n’était ni un patron, ni un maître, mais plutôt un émule et un ami.
Il exposa en 1874 une Vittoria Colonna qui méritait des éloges, mais,
en voyant an Salon sa plaque, il la trouva moins bonne, et, se con-
damnant à 1 étude la plus opiniâtre, Grandhomme jura de n’affronter
plus une exposition qu’il n’eut tout appris. Il entra dans l’atelier de
Puvis de Chavannes, il prit les conseils de Delaunay, il se lia
d amitié avec Raphaël Collin, et c’est à celui-ci peut-être qu’il doit,
pour les choses relatives à son art, la plus précieuse direction. Je l’ai
 
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