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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 2
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Hermant, Jacques-René: L' art décoratif à l'exposition de Chicago
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0162

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loi

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

nuer dans cette voie si fertile en heureuses découvertes. A côté de
ces recherches d’un ordre tout particulier, elle nous montre égale-
ment de fort belles pièces de style Louis XA" et Louis XVI, parmi
lesquelles nous avons surtout remarqué le grand candélabre que
nous reproduisons, dont la figure, d’un modèle si hardi et d’une
vigueur si intense, est due à l’un de nos plus habiles sculpteurs,
M. Mathurin Moreau.

A citer aussi la très remarquable exposition de nos célèbres
joailliers parisiens MM. Vever et Boucheron, venus à Chicago pour
montrer à l’Amérique combien leur supériorité reste incontestable,
même lorsqu’on tente de les combattre avec leurs propres armes.

Nous ne voudrions pas quitter la section française sans parler
d'une branche de l’art décoratif qui touche plus intimement que
toutes les autres à la construction, et qui est pour l’architecte un
puissant auxiliaire : la Céramique. Nous y tenons d’autant plus que
nous y trouvons une magnifique exposition de la maison Muller,
d’Ivry-Port, une de celles qui savent, à une fabrication courante de
matériaux de construction, allier les recherches les plus curieuses
et la production des pièces artistiques les plus raffinées.

M. Muller, frappé du désaccord qui se produit sous nos climats
entre nos pierres si rapidement noircies et les terres cuites émail-
lées qui conservent leur fraîcheur et leur éclat au point de détonner
considérablement avec le sombre aspect de tout ce qui les entoure, a
cherché et trouvé le moyen d’obtenir, par L'emploi du grès poly-
chrome et de la cuisson à grand feu, des pièces émaillées qui pren-
nent l’aspect et la patine que nous admirons lorsque le temps l’a
donnée et que nous ne pouvions admettre parce qu’elle n’était jus-
qu’ici que le résultat d’un « trucage ».

Nous ne saurions décrire la puissance d'effet et la surprenante
originalité de coloration de toutes les pièces qui composent cette
remarquable exposition. Les reproductions des Délia Robbia, les déli-
cieux panneaux de faïence blanche à relief sur fond bleu de style
Louis XVI, la pendule de la même époque, la frise de griffons et la
réduction de cette incomparable frise des Archers, rapportée de
Persépolis par M. Dieulafoy, donnent une grande idée des résultats
déjà obtenus. Ils sont d’autant plus intéressants qu’ils permettent
d’arriver à un effet artistique très intense sans atteindre des prix
qui rendraient l’emploi de ces grès impossible dans la construc-
tion.

Tout auprès, M. Guilbert Martin expose ses mosaïques que nous
 
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