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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 3
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Hymans, Henri: Le Musée du Prado, [8], Les écoles du nord - Rubens et le XVIIe siècle: les musées de Madrid
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0199

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190

GAZETTE DES BEAUX-AIITS.

les mots : ... cli Pietro Philippi Inglese organista delli serenis. Principi
Alberto et Isabella arclüduci d’Austria, etc. De madrigali a sei voci
novamente composite. Or, il se trouve que Philipps, prêtre anglais, fut
organiste des archiducs et compositeur de madrigaux au moment où
Breughel était le peintre de Leurs Altesses, un titre qu’il porta con-
jointement avec Rubens.

Breughel, à quelque point de vue qu’on l’envisage, est un maître.
Son tableau des Sciences et des Arts, où les figures sont attribuées à
Ad. Stalbent, est une page exquise. Certains paysages, la Campagne
de Mariemont (n° 1264), le Parc de Bruxelles (n° 1265), où l’infante
se promène avec ses dames, le n° 1269, daté de 1603, vaste contrée
traversée par une rivière où passent des bateaux, et surtout la vue
d’une blanchisserie des Flandres, sont des œuvres de premier ordre.

Breughel a perpétué, dans une remarquable série de peintures
le souvenir du gouvernement des archiducs, ce qui précisément
explique leur présence à Madrid. Ainsi, les n° 1277 et 1278 du Prado
nous font voir Albert et Isabelle participant à des fêtes champêtres
et même condescendant à s’asseoir à la table d’un festin de noces
villageoises. Ailleurs, c’est un bal, une procession de village ou
quelque fête donnée par les gouverneurs aux tenanciers du domaine
royal.

Contraste étrange, Breughel aime le côté aimable et riant des
choses, lui dont le frère se compJh.it dans les ténèbres au point d’avoir
mérité le surnom de Breughel d’Enfer! Coloriste lumineux, il a
horreur du mystère. Le grand jour inonde ses campagnes et ses
épisodes de la vie agreste. En somme, il fraie la voie à Teniers et, à
peine osé-je le dire, pour abondamment représenté que soit celui-ci
au Prado, on ne peut dire qu’il y arrive à éclipser son précurseur et
beau-père.

Il est vrai que Teniers n’a rien de bien neuf à nous dire. On sait
delongue date, pour les avoir constatées ailleurs, ses rares aptitudes,
son pinceau délié, son coloris étincelant, son extraordinaire adresse
d’exposition. A Madrid, il dit cela de cinquante façons diverses.
Mais, ne l'oublions pas, il a créé un millier de peintures et notre
jugement est dès longtemps formé sur son compte.

Est-il besoin d’insister sur les fleurs qui émaillent son parterre?
Le Corps de garde n° 1724, la Tabagie n° 1726, méritent une attention
spéciale pour la supériorité rare de leur exécution. Œuvres
de jeunesse, ces pages de surprenante venue se ressentent de l’in-
fluence de Brouwer par leur concentration d’effet. Nous obtenons
 
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