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GAZETTE DES BEAUX-AIITS.
cheval, encore tourné à droite, joint les mains en priant devant une
croix. A gauche, se trouve un jeune écuyer sur un cheval vu par
derrière. Quelques rochers s’élèvent au fond. Ce revers est surtout
intéressant à cause de la science que montre l’auteur dans l’exécu-
tion des chevaux, car la figure de l’empereur est un peu fruste, et la
tête semble trop forte pour le corps. — Un dessin pour le portrait
représenté sur la face de la médaille, dessin exécuté à la pierre noire,
d’après nature, a été détaché du recueil Vallardi et exposé dans une
des salles du Louvre (n° 1988 du catalogue de M. de Tausia). Au lieu
d’être tourné à droite comme sur la médaille, le profil de l’empereur
est tourné à gauche.
Pisano ne se contenta pas de reproduire les traits de Jean Paléo-
logue. Dans plusieurs dessins du recueil Uallardi, il a rendu avec une
exactitude minutieuse, avec un accent de profonde sincérité, les
accoutrements originaux et la physionomie toute particulière, tantôt
attachante, tantôt barbare, des gens qui accompagnaient l’empereur.
Voici d’abord un guerrier asiatique, vu de face, portant une très
longue barbe composée de mèches en tire-bouchons, et coiffé d’un
chapeau sphérique à larges bords qui cache presque entièrement le
front ; l'aspect de ce personnage a quelque chose d’un peu farouche et
rébarbatif (n° 1994 du catalogue). — Sur la même feuille est repré-
sentée une belle tête d’homme, de profil à gauche, au type oriental, au
regard méditatif; la draperie enroulée qui lui sert de coiffure laisse
apparaître le bas de la chevelure. — Ailleurs (n° 1993 du catalogue)
on rencontre, accusant la même origine, une tète énergique et intel-
ligente, légèrement indiquée, de profil à gauche, avec un nez large
du bout et des narines très ouvertes. Le bonnet a une double visière,
dont l’une est relevée tandis que l’autre est rabattue, cachant les
oreilles et une partie du front. — Et ce guerrier tartare que l’on
aperçoit un peu plus haut, n’aurait-il pas été digne de figurer dans
les hordes de Tamerlan? C’est un homme maigre et osseux, avec des
pommettes saillantes, des creux profonds dans les joues, une fossette
au menton, des yeux allongés, peu ouverts, mais pleins de vivacité;
il est coiffé d’un chapeau élevé, en forme de pyramide tronquée;
deux grandes touffes de cheveux descendent, aux côtés des joues,
jusqu’à la poitrine. Ce personnage étrange, vu presque à mi-corps
et de face, tient un arc d’une main et une flèche de l’autre. Il a vive-
ment frappé Pisano, car nous le retrouverons parmi les cavaliers
groupés autour de saint Georges dans la fresque de l’église Sainte-
Anastasie, à Vérone. — Quel contraste présente avec lui le gracieux
GAZETTE DES BEAUX-AIITS.
cheval, encore tourné à droite, joint les mains en priant devant une
croix. A gauche, se trouve un jeune écuyer sur un cheval vu par
derrière. Quelques rochers s’élèvent au fond. Ce revers est surtout
intéressant à cause de la science que montre l’auteur dans l’exécu-
tion des chevaux, car la figure de l’empereur est un peu fruste, et la
tête semble trop forte pour le corps. — Un dessin pour le portrait
représenté sur la face de la médaille, dessin exécuté à la pierre noire,
d’après nature, a été détaché du recueil Vallardi et exposé dans une
des salles du Louvre (n° 1988 du catalogue de M. de Tausia). Au lieu
d’être tourné à droite comme sur la médaille, le profil de l’empereur
est tourné à gauche.
Pisano ne se contenta pas de reproduire les traits de Jean Paléo-
logue. Dans plusieurs dessins du recueil Uallardi, il a rendu avec une
exactitude minutieuse, avec un accent de profonde sincérité, les
accoutrements originaux et la physionomie toute particulière, tantôt
attachante, tantôt barbare, des gens qui accompagnaient l’empereur.
Voici d’abord un guerrier asiatique, vu de face, portant une très
longue barbe composée de mèches en tire-bouchons, et coiffé d’un
chapeau sphérique à larges bords qui cache presque entièrement le
front ; l'aspect de ce personnage a quelque chose d’un peu farouche et
rébarbatif (n° 1994 du catalogue). — Sur la même feuille est repré-
sentée une belle tête d’homme, de profil à gauche, au type oriental, au
regard méditatif; la draperie enroulée qui lui sert de coiffure laisse
apparaître le bas de la chevelure. — Ailleurs (n° 1993 du catalogue)
on rencontre, accusant la même origine, une tète énergique et intel-
ligente, légèrement indiquée, de profil à gauche, avec un nez large
du bout et des narines très ouvertes. Le bonnet a une double visière,
dont l’une est relevée tandis que l’autre est rabattue, cachant les
oreilles et une partie du front. — Et ce guerrier tartare que l’on
aperçoit un peu plus haut, n’aurait-il pas été digne de figurer dans
les hordes de Tamerlan? C’est un homme maigre et osseux, avec des
pommettes saillantes, des creux profonds dans les joues, une fossette
au menton, des yeux allongés, peu ouverts, mais pleins de vivacité;
il est coiffé d’un chapeau élevé, en forme de pyramide tronquée;
deux grandes touffes de cheveux descendent, aux côtés des joues,
jusqu’à la poitrine. Ce personnage étrange, vu presque à mi-corps
et de face, tient un arc d’une main et une flèche de l’autre. Il a vive-
ment frappé Pisano, car nous le retrouverons parmi les cavaliers
groupés autour de saint Georges dans la fresque de l’église Sainte-
Anastasie, à Vérone. — Quel contraste présente avec lui le gracieux