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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 3
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Maindron, Maurice: Les collections d'armes du Musée d'Artillerie, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0271

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260

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

plète par des gravures de la plus grande finesse et dorées. En outre,
sur le soufflet de la salade se lit la marque de Missaglia. Ce magni-
fique harnois, s’il est de fabrication milanaise, est certainement aussi
de forme allemande, et le colonel Robert en a conclu, avec de grandes
apparences de raison, qu’il avait dû être commandé aux illustres
batteurs de plates lombards par quelque prince de l’Empire. La
demi-armure qui est à côté ne porte point de marque, mais est bien
de la même fabrication, ses nervures saillantes sont plus accentuées,
et elle ne porte plus de traces de dorure. Un harnois semblable, qui
appartient au baron de Cosson, est attribué au connétable de
Bourbon ; celui-ci a dû appartenir à quelque guerrier plus obscur. Il
date d’ailleurs du commencement du xvB siècle et sa défense de tête
est une salade avec visière à soufflet, type assez archaïque et qui,
dès la fin du xve siècle, tendait à être supplanté par l’armet, excellente
défense de tète que possèdent presque toutes les armures maximi-
liennes et que l’on porta jusque sous Louis XIII. L’armet apparait
avant 1450, comme en témoignent les tableaux d’Orcagna, et ses modi-
fications sont des plus intéressantes à suivre. Le Musée en possède
une très belle série où manquent malheureusement ces remarquables
formes anciennes dites par M. A. Angelucci « armet à bec de passe-
reau » et où la ventaille est une bavière mobile se rattachant der-
rière la nuque par une courroie bouclée protégée par cette petite
targe, dite rondelle de volet, montée sur une tige, et qui a si long-
temps intrigué les archéologues.

L’usage de la salade, en guerre, ne dépassa guère le règne
de Louis XII, et l’armet demeura la défense définitive. Si l'on consi-
dère ces remarquables suites de gravures à l’eau-forte où le Flamand
Nicolas Hoghenberg a représenté l’entrée triomphale de l’empereur
Charles-Quint à Bologne, on y voit toute la haute noblesse, armée de
pied en cap avec ses armets dont la visière entière est relevée. Il fait
bon regarder cette longue chevauchée de gendarmes bardés, lioussés,
empanachés. Les chevaux sont couverts de bardes repoussées à
grands ornements, mais les harnois des cavaliers sont plus simples.
Quelques-uns cependant présentent des genouillères en forme de tètes
de lions, de muffles de bêtes. C’est que l’art du repousseur fait déjà
son apparition. Un beau harnois bavaroisde notre Musée nous fournit
un exemple de cette décoration sagement comprise. Il porte sa
date, 1533, et a peut-être appartenu à un prince qui fit partie de
la chevauchée de Charles-Quint. Son décor est tout différent de celui
des armures maximiliennes; ici, plus de cannelures. Sur les champs
 
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