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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 4
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Palustre, Léon: Germain Pilon, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0291

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GERMAIN PILON.

279

YI.

Comme tout le monde, la reine savait quelles difficultés Philibert
de l’Orme avait rencontrées pour installer son grand mausolée dans
la basilique de Saint-Denis. De pareils monuments réclamaient
une place trop considérable, et les constructeurs du xme sièclehie
pouvaient être responsables des exigences qui se manifestaient si
tardivement. Il fallait donc, ou renoncer à déployer à l’avenir tant
de magnificence, ou chercher, dès maintenant, à l’extérieur ce que le
dedans se refusait à offrir. Mais la question ne se fût-elle pas pré-
sentée de la sorte, que vraisemblablement le résultat eût été le
même. Catherine de Médicis, en effet, avait l’esprit trop hanté par
des projets de toute sorte et, devenue maîtresse du pouvoir, grâce au
malheureux coup de lance de Montgomery, sa première préoccupation
dut être de bâtir une chapelle où les Aralois seuls fussent appelés à
dormir leur long sommeil. Autrement on ne comprendrait guère
qu’elle eût consenti à donner au tombeau de son époux les proportions
relativement restreintes que nous lui connaissons 1. Les deux œuvres,
à proprement parler, se confondaient en un tout merveilleux et la
destruction de l’une a enlevé à l'autre, sinon toute son importance, au
moins une bonne part de sa véritable valeur.

Du reste, bien que commencée en 1560, la chapelle des Valois
n’était pas encore achevée, vingt-neuf ans plus tard, à la mort de
Catherine de Médicis. On y travaillait par intermittences, suivant
que la reine parvenait à se procurer les ressources nécessaires. A
l’activité la plus grande succédait parfois le plus complet abandon,
comme dans la période qui s’étend de 1572 à 1582. Quant aux pré-
cautions indispensables pour empêcher les parties en cours d’exé-
cution d’être promptement détériorées, elles étaient absolument
négligées. Aussi, à la dernière date indiquée, lorsqu’on se remit à
l’œuvre, fallut-il reprendre la construction bien en deçà du point où
on l’avait laissée. C’est la crainte sans doute d’en être réduit à la
même extrémité, qui plus tard détourna les Bourbons, si jamais ils
en ont eu sérieusement l’idée, de faire continuer ce remarquable

1. Quatorze pieds de haut, douze de large et dix. et demi de long, suivant
A. Lenoir (Musée des monuments français, t. III, p. 86). C’est à peu près un tiers
en tous sens de moins que le tombeau de François Ier.
 
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