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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 5
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Reymond, Marcel: La sculpture florentine au XIVe et au XVe siècle, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0403

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388

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Si toutes les considérations que nous venons de faire valoir sont
exactes, il en résultera cette conclusion que Ghiberti devait beaucoup
aux maîtres qui l’ont précédé ', et que ces maîtres étaient d’éminents
artistes dont le style était empreint d’une pureté que le xve siècle n’a
pas su conserver.

Nous terminerons l’étude du xive siècle par les travaux d’orfèvrerie.
Grâce à une véritable bonne fortune, nous possédons encore les deux
plus beaux spécimens de cet art, Y Autel de Pistoia et Y Autel du Baptis-
tère de Florence.

Sur ces autels je serai bref, renvoyant spécialement, pour tout
ce qui a trait à la description et à l’historique de l’œuvre, au beau
travail de M. Darcel publié dans la Gazette des Beaux-Arts (jan-
vier 1883).

L’autel de Pistoia est composé de morceaux appartenant à des
époques très diverses. Une partie d’un retable primitif datant de 1287
a été conservée dans le retable actuel qui. commencé par Andrea Ogna-
bene en 1316, a été continué par Giglio en 1353, par Piero de Florence
en 1357 et par Lionardo di Giovanni en 1371.

La partie de 1287 comprenant des figures isolées, Christ, Vierge,
Apôtres, est un précieux spécimen de l’orfèvrerie toscaneau xme siècle.
On trouvera ici les qualités et les défauts ordinaires de cette époque.
Comme défauts, des têtes trop grosses, une mauvaise proportion des
membres, et comme qualités, la noblesse et l’énergie. Dans cet autel
où deux siècles sont représentés, où l’on voit des statuettes datant du
milieu duxve siècle et dont quelques-unes portent le nom de l’illustre
Brunelleschi, on est surpris de voir quelle importance prennent ces
petites statues de la Vierge et du Christ, et combien s’affirment supé-
rieures la noblesse calme et la majesté du xme en présence des con.
torsions du xve siècle. Ces statuettes, ainsi que la décoration des
niches, peuvent être rattachées à l’art gothique du Nord. Il n’en est
plus de même des bas-reliefs de la Vie du Christ d’Andrea Ognabene,
qui ont un caractère purement italien et appartiennent en même temps
à l'ancienne école byzantine et à la nouvelle école pisane. Le style

ampleur plus puissante, et dans le bas-relief il a une façon très particulière
d’enlever les figures par des contours nets et un peu durs, qui contraste avec le
style moelleux et fondu du bas-relief de Saint Jacques.

1. Comme autre exemple de ces emprunts, je citerai l’Enfant Jésus dans la
Nativité de la première porte du Baptistère qui est emprunté littéralement au bas-
relief de Nanni di Banco, VAtelier du sculpteur d’Or san Michèle.
 
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