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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

DOI issue:
Nr. 5
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Reymond, Marcel: La sculpture florentine au XIVe et au XVe siècle, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0406

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LA SCULPTURE FLORENTINE.

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qui, dans ses Scènes de la vie de saint Jacques, sculptées en 1871, se
place au rang des meilleurs sculpteurs florentins. On admirera
le style des draperies, la beauté de l’ordonnance, notamment dans
les deux premiers bas-reliefs et dans le Saint Jacques devant le tri-
bunal.

Enfin l’autel fut terminé par une belle statue de Saint Jacques (1353)
et par un fronton (1395) représentant le Christ entouré par les anges,
où se retrouve toute l’élégante noblesse d'Orcagna.

L'Autel du Baptistère de Florence diffère profondément de l’autel
de Pistoia par sa composition générale. L’autel de Pistoia, par sa
forme, se rattachait étroitement au style de l’ancienne orfèvrerie
italienne, au style italo-byzantin, tel qu’il nous apparaît dans l’autel
de Citta di Castello et dans l’autel de Saint-Ambroise de Milan. Ici
nous sommes en présence d’une œuvre du plus pur style gothique. La
bordure des bas-reliefs qui, à Pistoia, était une étroite moulure, est
devenue cà Florence une partie essentielle de l'autel. Elle se compose
de larges pilastres et d’un couronnement tout enrichis de niches et
de statues.

Pour comprendre la supériorité de l’art gothique sur l'art de la
Renaissance, il suffit de comparer ici les pilastres du xive siècle
avec la niche centrale du xve siècle, dans laquelle est placé le
Saint Jean de Michelozzo. A côté des pilastres gothiques si fermes et
si légers en même temps, combien choquante cette arcature étriquée,
pauvre de lignes, avec des montants si grêles et si maladroitement
composés d'un insignifiant motif.

De même combien supérieures les statuettes du xive siècle aux
statuettes qui furent placées au xve siècle lorsqu’on fit la niche cen-
trale et les parties latérales de l’autel. Je signale tout particulière-
ment comme des œuvres de premier ordre les statuettes qni décorent
la partie inférieure des pilastres. Elles sont égales sinon supérieures
aux plus élégantes figurines de Ghiberti.

Les huit bas-reliefs représentant la Vie de saint Jean-Baptiste
appartiennent à des auteurs différents. Dans les premières scènes
apparaît un maître très engagé dans les formules de l’art giottesque,
digne, solennel, composant avec mesure et clarté, mais un peu
lourd dans son travail, spécialement dans les plis trop monotones
de ses draperies. — Les meilleurs bas-reliefs sont ceux qui repré-
sentent Saint Jean devant Hérode et Saint Jean dans sa prison, bas-
reliefs qui sont certainement l’œuvre de Lionardo di Giovanni,
 
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