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GAZETTE UES BEAUX-ARTS.
Passons maintenant aux tableaux.
N°l. — Dans sa notice sur la vie de son père, la fille aînée de Nattier, mariée
au peintre Tocqué, raconte ainsi les débuts de notre artiste dans les faveurs de la
Cour : Nattier venait de « peindre sous les allégories du Point du jour et du
Silence » « les belles Mesdemoiselles de Nesle, connues depuis sous les noms de
mesdames de Châteauroux et de Flavacourt... Ces deux tableaux... firent tant de
bruit à la Cour qu'ils excitèrent la curiosité de la Reine qui, les ayant vus, fut si
frappée de leur parfaite ressemblance qu’elle ordonna sur-le-champ à M. Nattier
de commencer le portrait de Madame Henriette. Il peignit cette princesse faisant
une couronne de Sieurs, figure entière » L C'est là précisément notre n° 1 : Madame
Henriette en Flore, à l’âge de quinze ans. .11 n’en reste, à ma connaissance, ni ori-
ginal, ni copie, ni gravure. — Pour ce tableau et pour tous ceux des portraits
suivants qui ne subsistent plus ou, du moins, dont on n'a pas signalé jusqu’ici de
trace authentique (nos 2-10, 12-21, 24, 26, 30, 32, 34), il importe de ne pas négli-
ger un renseignement essentiel : leurs dimensions. On peut les reconstituer d'une
manière à peu près certaine en établissant une échelle de comparaison entre le
prix des commandes et la grandeur des tableaux, quand elle est indiquée ou que
les toiles existent encore. Par suite, tous les portraits mentionnés ici appartiennent
à trois catégories : ceux de petite dimension, au-dessous de 4piedsl/2sur3pieds t/2,
payés de 4,000 à 2,000 livres (nos 1-6, 10, 11, 14, 15, 18, 21, 27, 31, 34);
ceux de moyenne dimension, de 4 pieds 1, 2 sur 3 pieds 1 2, payés de 2,400 à 3,000
livres (nos 8, 12,16, 19 et 2o) ; et enfin ceux de grande dimension de 6 à 7 pieds sur
5 ou 6, payés de 4,000 à 6,000 livres (noî 20, 22, 28, 29, 33).
N° 2. —- La copie du tableau précédent « pour Choisy » était destinée, comme
le n° 3, à servir de dessus de porte dans la chambre à coucher du roi au château de
Choisy -. Louis XV avait acheté ce château de la succession de la princesse de Conti,
en 1740. Ce fut, jusqu’en 1744 surtout, une de ses résidences favorites. Les œuvres
d’art qui le décoraient furent dispersées ou détruites lors de sa vente en 1793 et de
sa démolition vers 1797.
N° 3. — Le pendant de Madame Henriette en Flore, Madame Adélaïde en Diane,
à l’âge de quinze ans, a figuré au Salon de 1743. — Quelque collectionneur pos-
sèderait-il aujourd'hui les deux dessins de ces tableaux, par Nattier, « les portraits
en pied de Mesdames Adélaïde et Henriette de France, l’une en Diane, l’autre
en Flore », adjugés 50 livres, en 1784, à la vente du marquis de Montmorency-
Laval, les mêmes, sans doute, que « Mesdames Adélaïde et Henriette en pied »,
qui avaient trouvé amateur à 160 livres à la vente de Nattier, en juin 1763 ”? — Un
autre portrait de Mme Adélaïde en Diane, par Nattier, daté de 1746 et appartenant
à Mme la comtesse de Courval, fait partie actuellement de « l'Exposition de Marie-
Antoinette et son temps » (n° 135). — Les organisateurs de cette exposition ont eu
la sagacité d’identifier ce portrait qui a figuré, précédemment, dans plusieurs
expositions particulières, comme représentant M'ne Victoire.
N° 4. — Qu’est devenu ce « portrait du Roy en buste » ? — Sa destinataire était 1 2
1. Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale
de peinture et de sculpture, t. If, p. 337.
2. Mémoires inédits..., t. II, p. 357 ; — Dulaure, Nouvelle description des envi-
rons de Paris (édition de 1786), Impartie, p. 81.
GAZETTE UES BEAUX-ARTS.
Passons maintenant aux tableaux.
N°l. — Dans sa notice sur la vie de son père, la fille aînée de Nattier, mariée
au peintre Tocqué, raconte ainsi les débuts de notre artiste dans les faveurs de la
Cour : Nattier venait de « peindre sous les allégories du Point du jour et du
Silence » « les belles Mesdemoiselles de Nesle, connues depuis sous les noms de
mesdames de Châteauroux et de Flavacourt... Ces deux tableaux... firent tant de
bruit à la Cour qu'ils excitèrent la curiosité de la Reine qui, les ayant vus, fut si
frappée de leur parfaite ressemblance qu’elle ordonna sur-le-champ à M. Nattier
de commencer le portrait de Madame Henriette. Il peignit cette princesse faisant
une couronne de Sieurs, figure entière » L C'est là précisément notre n° 1 : Madame
Henriette en Flore, à l’âge de quinze ans. .11 n’en reste, à ma connaissance, ni ori-
ginal, ni copie, ni gravure. — Pour ce tableau et pour tous ceux des portraits
suivants qui ne subsistent plus ou, du moins, dont on n'a pas signalé jusqu’ici de
trace authentique (nos 2-10, 12-21, 24, 26, 30, 32, 34), il importe de ne pas négli-
ger un renseignement essentiel : leurs dimensions. On peut les reconstituer d'une
manière à peu près certaine en établissant une échelle de comparaison entre le
prix des commandes et la grandeur des tableaux, quand elle est indiquée ou que
les toiles existent encore. Par suite, tous les portraits mentionnés ici appartiennent
à trois catégories : ceux de petite dimension, au-dessous de 4piedsl/2sur3pieds t/2,
payés de 4,000 à 2,000 livres (nos 1-6, 10, 11, 14, 15, 18, 21, 27, 31, 34);
ceux de moyenne dimension, de 4 pieds 1, 2 sur 3 pieds 1 2, payés de 2,400 à 3,000
livres (nos 8, 12,16, 19 et 2o) ; et enfin ceux de grande dimension de 6 à 7 pieds sur
5 ou 6, payés de 4,000 à 6,000 livres (noî 20, 22, 28, 29, 33).
N° 2. —- La copie du tableau précédent « pour Choisy » était destinée, comme
le n° 3, à servir de dessus de porte dans la chambre à coucher du roi au château de
Choisy -. Louis XV avait acheté ce château de la succession de la princesse de Conti,
en 1740. Ce fut, jusqu’en 1744 surtout, une de ses résidences favorites. Les œuvres
d’art qui le décoraient furent dispersées ou détruites lors de sa vente en 1793 et de
sa démolition vers 1797.
N° 3. — Le pendant de Madame Henriette en Flore, Madame Adélaïde en Diane,
à l’âge de quinze ans, a figuré au Salon de 1743. — Quelque collectionneur pos-
sèderait-il aujourd'hui les deux dessins de ces tableaux, par Nattier, « les portraits
en pied de Mesdames Adélaïde et Henriette de France, l’une en Diane, l’autre
en Flore », adjugés 50 livres, en 1784, à la vente du marquis de Montmorency-
Laval, les mêmes, sans doute, que « Mesdames Adélaïde et Henriette en pied »,
qui avaient trouvé amateur à 160 livres à la vente de Nattier, en juin 1763 ”? — Un
autre portrait de Mme Adélaïde en Diane, par Nattier, daté de 1746 et appartenant
à Mme la comtesse de Courval, fait partie actuellement de « l'Exposition de Marie-
Antoinette et son temps » (n° 135). — Les organisateurs de cette exposition ont eu
la sagacité d’identifier ce portrait qui a figuré, précédemment, dans plusieurs
expositions particulières, comme représentant M'ne Victoire.
N° 4. — Qu’est devenu ce « portrait du Roy en buste » ? — Sa destinataire était 1 2
1. Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale
de peinture et de sculpture, t. If, p. 337.
2. Mémoires inédits..., t. II, p. 357 ; — Dulaure, Nouvelle description des envi-
rons de Paris (édition de 1786), Impartie, p. 81.