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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 5
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Prost, Bernard: Un document sur Nattier
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0461

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444

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

portrait original avait été exécuté en 4755; et cette erreur a été confirmée par la
mention : « Peint par Nattier en 1755 », qu’on peut lire sur la gravure de Ch. Gau-
cher, à la date de 1767. Cependant il s'agit sûrement là du portrait peint par Nattier
en 1748, perdu, je crois, aujourd'hui, mais dont il existe une copie, sinon une
réplique au Musée de Dijon. D’après le prix de la commande, c'était une toile
de 4 pieds 1/2 de haut sur 3 4/2 de large. Le grand portrait en pied de la Reine,
par Nattier, conservé à Versailles (n° 2096), est bien conçu dans la même donnée,
avec des variantes accessoires, mais ce n'est pas celui-là, non plus que le portrait
exposé dans la salle de billard du grand Trianon. — Un « portrait de la Reine »,
dessin de Nattier, a été adjugé 72 livres à la vente de cet artiste (4763), et 40 livres
à celle du marquis de Montmorency-Laval (1784). D'autres portraits de Marie
Leczinska, par ou d'après Nattier, ont passé dans les ventes de G... (19-20 mars
1862), Gaudinot (15-16 février 1869), D. C...(31 mai 4882), Méra (8-13 février 4883)
et Potocki (8 mai 1884).

Les destinataires des portraits copiés étaient deux personnages influents alors à
la Cour: l’un,Joseph Paris-Duverney, le troisième des quatre frères Paris, les célè-
bres financiers1 ; l’autre, M™ de Maurepas, la femme du ministre de Louis XV, ou,
d’après l’autre document que j’ai cité, le ministre lui-même, tombé en disgrâce
peu de temps après (1749).

N° 14. — Je ne vois, comme pouvant se rapprocher plus ou moins de ce portrait,
que celui de la collection La Caze au Louvre, ou celui de la vente Roxard de la
Salle (28 mars 1881 ; n° 24).

Ni) 45. — « Quatre tableaux représentant Mesdames de France peintes sous la
figure des quatre Élémens », payés en 4752-53 2 3. — Ils ont figuré au Salon de 4754.
Miae Elisabeth (la duchesse de Parme) personnifiait la Terre, M,ne Henriette le
Eeu,Mme Adélaïde l'Air et Mme Victoire l'Eau. J. Balechou a gravé le 1er, J. Tardieu
le 2', J. Beauvarlet le 3e et R. Gaillard le 4e. Ces deux dernières gravures portent la
mention : J.-M. Nattier pinxit 1756; il faut lire 4750, commedansles deux autres b
— C’étaient des dessus de porte 4 5 ; le 4e aurait fait partie de la vente de Sipierre
en 4846. A la vente Nattier, juin 1763. « quatre dessins des dames de France sous
les attributs des quatre Élémens » furent vendus 73 livres 49 sols.

« M. Nattier veut composer en peintre d’histoire, faisait observer un critique
du Salon de 1751 ; mais son coloris est faux, et il n'est pas toujours heureux dans
les ressemblances s. » D'après le comte de Caylus, au contraire, ses envois au Salon
« confirment l'idée qu'on a de son talent6 ». Ce n'est pas d'aujourd’hui que les cri-
tiques d’art ne s’entendent guère. Un passage autrement curieux sur Nattier, à cette

1. L’origine de ces financiers ne remonte pas à un aubergiste de Moirans (Isère),
comme on l’imprime constamment depuis lexvnP siècle ; leur père était, dès 1681, un
commissaire des guerres, « un homme de qualité et qui avoit grand train ». Prud-
homme, Invent. somm. des Arcli. de la ville de Grenoble, t. I, p. 461, note 3.

2. Arch. nat., O1 1979, p. 43.

3. J.-S. Negges a gravé les quatre à la manière noire.

4. Le Nécrologe des hommes célèbres de France (Paris, 4768, in-42), p. 22.

5. Jugemens sur les principaux ouvrages exposés au Louvre... (Amster-
dam, 4751,in-42), p. 25.

6. Le Mercure (le France, octobre 4754, p. 466.
 
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