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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
plus aérienne architecture, et accompagné de deux paires de volets
peints.
Le sujet principal est Marie choisie par Dieu comme mère du
Sauveur 1. Sous la colombe symbolique de l'Esprit saint, planant au
milieu des ors comme une blanche apparition, les deux célestes per-
sonnages se font face, vus de coté sur le devant de la scène, et se
détachent nettement sur les ombres du fond. Devant Dieu le Père,
assis, revêtu d’une magnifique chape d’or ornementée, et trônant,
le globe du monde en main, avec l'infinie majesté du souverain
Maître qu’expriment d’une façon incomparable la noble attitude du
corps, le geste solennel de la main levée pour bénir, et les traits
profondément vénérables du visage surmonté d’une haute couronne
s’achevant en forme de mitre, la Vierge est agenouillée, joignant les
mains, inclinant modestement la tète et tournant vers nous sa douce
et idéale figure aux yeux chargés d’une infinie tendresse, d’une
mélancolique et ardente miséricorde qu’aucune parole ne saurait
exprimer; et ses mains se joignent, tendues vers Dieu comme pour
l’implorer en faveur des humains qu’elle va contribuer à sauver.
De dessous la brillante couronne qui couvre sa tête, ses beaux che-
veux s’échappent en plusieurs tresses onduleuses qui glissent sur le
manteau d’or à longue traîne et à plis innombrables que trois petits
anges aux mines émerveillées ou rêveuses déroulent et soutiennent
au bas jusque sous le socle ouvragé qui supporte les divins per-
sonnages, comme trois autres le font de l’autre côté aux pieds de
Dieu le Père. En arrière, sur le fond bleu ornementé aux arcades
dorées, quatre autres, comme à Gries, étendent un rideau damassé
qui les cache jusqu’à la ceinture, et, sous de petits dais gothiques
délicatement sculptés au milieu et au sommet des piliers qui
encadrent la scène, d’autres chérubins, pleins d'un enfantin naturel,
ici deux par deux tenant un rouleau de musique, là seuls et souf-
flant dans des trombones, accompagnent la cérémonie de leurs
chants les plus joyeux.
A gauche et à droite, placés sur des socles un peu plus bas dans
des niches séparées par des piliers, se tiennent debout saint Wolf-
gang, fondateur de l’église, et saint Benoit, patron du monastère
de Mondsee dont la paroisse dépendait, — personnages humains,
ceux-ci, comme l’indiquent leurs visages aux traits plus accentués,
1. Et non. comme on Ta dit souvent, le Couronnement de la sainte Vierge,
puisque le Christ manque à la cérémonie.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
plus aérienne architecture, et accompagné de deux paires de volets
peints.
Le sujet principal est Marie choisie par Dieu comme mère du
Sauveur 1. Sous la colombe symbolique de l'Esprit saint, planant au
milieu des ors comme une blanche apparition, les deux célestes per-
sonnages se font face, vus de coté sur le devant de la scène, et se
détachent nettement sur les ombres du fond. Devant Dieu le Père,
assis, revêtu d’une magnifique chape d’or ornementée, et trônant,
le globe du monde en main, avec l'infinie majesté du souverain
Maître qu’expriment d’une façon incomparable la noble attitude du
corps, le geste solennel de la main levée pour bénir, et les traits
profondément vénérables du visage surmonté d’une haute couronne
s’achevant en forme de mitre, la Vierge est agenouillée, joignant les
mains, inclinant modestement la tète et tournant vers nous sa douce
et idéale figure aux yeux chargés d’une infinie tendresse, d’une
mélancolique et ardente miséricorde qu’aucune parole ne saurait
exprimer; et ses mains se joignent, tendues vers Dieu comme pour
l’implorer en faveur des humains qu’elle va contribuer à sauver.
De dessous la brillante couronne qui couvre sa tête, ses beaux che-
veux s’échappent en plusieurs tresses onduleuses qui glissent sur le
manteau d’or à longue traîne et à plis innombrables que trois petits
anges aux mines émerveillées ou rêveuses déroulent et soutiennent
au bas jusque sous le socle ouvragé qui supporte les divins per-
sonnages, comme trois autres le font de l’autre côté aux pieds de
Dieu le Père. En arrière, sur le fond bleu ornementé aux arcades
dorées, quatre autres, comme à Gries, étendent un rideau damassé
qui les cache jusqu’à la ceinture, et, sous de petits dais gothiques
délicatement sculptés au milieu et au sommet des piliers qui
encadrent la scène, d’autres chérubins, pleins d'un enfantin naturel,
ici deux par deux tenant un rouleau de musique, là seuls et souf-
flant dans des trombones, accompagnent la cérémonie de leurs
chants les plus joyeux.
A gauche et à droite, placés sur des socles un peu plus bas dans
des niches séparées par des piliers, se tiennent debout saint Wolf-
gang, fondateur de l’église, et saint Benoit, patron du monastère
de Mondsee dont la paroisse dépendait, — personnages humains,
ceux-ci, comme l’indiquent leurs visages aux traits plus accentués,
1. Et non. comme on Ta dit souvent, le Couronnement de la sainte Vierge,
puisque le Christ manque à la cérémonie.