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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 6
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Marguillier, Auguste: Michel Pacher, 2: un maître oublié du XVe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0498

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MICHEL FACHER.

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ment prodiguées, sont chiffonnées de façon capricieuse et maniérée.

Une riche bordure dentelée surmonte le cadre central, et, au-des-
sus, les légères colonnettes continuent de s’élever, formant des
niches à jour couronnées de dais magnifiques au ciel bleu abritant
d’autres figures, s’entrelacent et s’achèvent en aiguilles fleuronnées
qui s’élancent à l’envi vers le ciel toujours plus fines et plus rares,
semblant à la fin s’évanouir dans l’air. Là se montrent successive-
ment plusieurs statuettes, aux vêtements de diverses couleurs, qui, à
cause de leurs proportions moins exactes, de leurs draperies souvent
mal comprises, semblent être l’œuvre d’apprentis du maitre : d’abord
saint Michel frappant le dragon et pesant une âme et saint Jean-
Baptiste tenant l’Agneau divin posé sur un livre; un peu plus haut,
occupant les trois flèches du milieu, le Christ en croix entre la sainte
Vierge et saint Jean, puis, au-dessus de saint Michel et de saint
Jean-Baptiste, sainte Anne et sainte Apollonie en costume de nonnes ;
plus haut encore, au-dessus du groupe du Crucifiment, celui de
l’Annonciation : l’ange Gabriel s'inclinant vers la sainte Vierge; et
enfin, au sommet, sous une dernière flèche élancée, le Créateur
assis, le globe du monde en main et bénissant, présidant en haut
comme en bas au mystère dont on vient devoir les phases : l’Annon-
ciation et la Rédemption.

Aux côtés de l’autel, mais cachés en temps ordinaire par les van-
taux ouverts, deux autres statues de grandeur naturelle flanquent la
partie centrale, debout sur des consoles en forme de chapiteaux :
celles de saint Georges et de saint Florian, le corps non pas
entouré, comme les autres, de draperies flottantes, destinées ailleurs
à masquer et à remplir harmonieusement les vides, mais se décou-
pant dans sa structure vigoureuse, enfermé étroitement dans une
armure d’acier qui laisse aux membres toute leur souplesse et dont
l’ornementation riche et pleine de goût rappelle les magnifiques
armures contemporaines de l’archiduc Sigismond de Tyrol à la col-
lection Ambras. Les deux chevaliers portent un turban sur leur
épaisse chevelure bouclée et tiennent dans la main gauche une longue
lance terminée par un étendard aux couleurs de la maison d’Au-
triche : blanc et rouge; le visage de saint Georges, qui lève l’épée
pour tuer le dragon, laisse lire dans les plis des yeux et de la bouche
une expression d’ardeur courroucée ; saint Florian (qu’on invoque
contre les incendies) est occupé tranquillement, avec un air compa-
tissant, à verser un vase d’eau sur un château qui brûle à ses pieds.

Au-dessus des deux héros, des baldaquins à iour terminés en
 
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