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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 6
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 16
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0530

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510

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

les principaux ouvrages. De tels auspices nous faisaient espérer des
jouissances artistiques que la réalité est venue satisfaire. La pièce
principale de l’hôtel est un immense salon dans lequel sont ouvertes
six portes monumentales à entablements, qui s’élèvent jusqu’à
la voussure d’un plafond très élevé, sur lequel se détachent en relief
des trophées d’armes et des aigles soutenant des cartouches qui
garnissent les angles. Une cheminée de marbre blanc, admirablement
ciselée, sert d’appui à une immense glace entourée d’une bordure à
couronnement de fleurs. L’aspect général de cette pièce laisse une
impression de décoration grandiose. Un second salon, servant de salle
de billard, offre les mêmes motifs d’ornement, mais sa cheminée de
marbre rouge est garnie d’une galerie en cuivre doré qui date du
premier Empire. Dans la chambre à coucher, l’alcôve est soutenue
par deux colonnes de bois doré, laissant de chaque côté un passage,
disposition que l’on trouvera souvent répétée au commencement du
xixe siècle. La cheminée, dont les bronzes représentent une tète
d’Apollon au milieu d’une double guirlande de feuillages, est une
merveille de ciselure. S'il reste dans l'hôtel de Grillon des traces de
Gouthière, c’est certainement là qu’il faut les chercher. Un petit
boudoir-méridienne à plafond bas et à pans coupés, avec un renfon-
cement pour le canapé comme à Versailles, est revêtu d’arabesques
imitées des fresques de Pompéi, peintes avec un précieux fini sur
fond doré. Un autre salon moins complet ne possède plus que quatre
portes dont les panneaux montrent des figures de femmes entourées
d’arabesques, peintes dans le style de Lavallée, ainsi qu’une cheminée
avec des appliques de cuivre d’une facture plus ordinaire. Par ses
vastes proportions, la salle à manger forme un digne pendant
au grand salon. Les niches des deux statues, les entablements de
portes et les deux longs bas-reliefs à couronnes entrelacées avec des
médaillons à attributs qui avoisinent la porte d’entrée, sont composés
avec une vigueur très mouvementée. On doit regretter cependant
que l’architecte Paris ait répété, trop servilement parfois, des orne-
ments antiques qui tous n’étaient pas des modèles de bon goût.

Les maisons de la rue Royale construites en même temps que la
place Louis XV, avaient reçu pour la plupart une ornementation
artistique. Quelques-uns de ces intérieurs sont restés intacts et
nous pouvons en citer deux comme des types de l’art décoratif vers
la fin du règne de Louis XV. La maison (n° 6) où a habité Mme de
Staël, a conservé son ^ran| portail, comme l’ont fait la majeure
partie des hôtels de cette rue. En montant un escalier à rampe de fer,
 
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