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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 18.1897

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Nr. 3
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Pératé, André: L' exposition du Guildhall à Londres: correspondance d'Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.28027#0288

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CORRESPONDANCE D’ANGLETRRE

i;exposition du guildhall a Londres

La Chronique des Arts du 12 juin a parlé brièvement de l’exposition du Guild-
hall, et peut-être serait-il inutile d'y revenir, si ce petit musée provisoire, qui a
duré un trimestre, n’avait eu de très hautes ambitions. Il a voulu résumer une
longue période, soixante années de l'art anglais, ce que l'on appelle à Londres
l’art Victorien, ' et il n’a réussi— est-ce la faute des organisateurs? — qu’à nous
laisser une idée assez confuse de cet art, auquel on commence à croire en France,
et surtout depuis que M. de la Sizeranne s’en est déclaré le héraut. Il y avait
place, dans les trois petites salles où nous attiraient cent soixante tableaux, pour
toute une histoire de la peinture anglaise contemporaine. Mais ces tableaux, qui
auraient dû nous être présentés selon l'ordre de leur création, formaient un sin-
gulier mélange; Maclise et Marcus Stone, Leighton et Abbey encadraient de leur
emphase théâtrale la fraîcheur exquise des paysages de Walker et de Millais ;
Turner et Cox avaient pour voisins Muller, Poole ou Lewis; par endroits on de-
vinait des lacunes singulières : Watts et Burne-Jones étaient médiocrement repré-
sentés; Whistler ne l’était point du tout, et comment juger l’art d’aujourd’hui
sans Whistler? Telle quelle, cependant, cette sixième exposition du Guildhall a de
beaucoup dépassé les précédentes en richesse et en intérêt, et la série préra-
phaélite, dont elle réunissait quelques chefs-d’œuvre, lui donnait un charme
que les curieux de sensations anglaises n’oublieront point de longtemps.

Constable étant mort en 1837, les organisateurs de l’exposition du Guildhall
ont cru qu’ils pouvaient, sans tricher sur les dates, nous montrer un Constable.
Ils ont eu grandement raison, car le Guc par un temps d’orage, qui appartient à
M. Charles Gassiot, est bien un des paysages les plus vivants de ce beau peintre,
avec ses profondes verdures humides, ses lourds nuages et sa rivière rapide et
froide que traversent de robustes chevaux. Rien des paysagistes à venir n’at-
teindra cette plénitude rustique. Et rien non plus — est-il besoin de le dire ? —
n’égalera l’harmonie lumineuse des deux Venise de Turner, prêtées par sir Do-
nald Currie. Deux petites toiles en pendant : le Départ pour le bal, à San Martino,
 
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